Logement et Autisme : d’une journée de “sensibilisation” à des véritables actions

Dans un monde où l’inclusion doit devenir un pilier de nos sociétés, l’adaptation du logement aux besoins des personnes autistes représente une démarche essentielle pour garantir à chacun un espace de vie sécurisant, confortable et propice à l’épanouissement personnel. Cet article explore les enjeux du “logement et autisme”, mettant en lumière les défis, les solutions existantes et les voies d’amélioration. Rejoignez-nous dans cette réflexion pour œuvrer ensemble vers un avenir où chaque personne, quelle que soit sa particularité, trouve sa place dans un environnement adapté et accueillant.

Logement et Autisme – pourquoi c’est important ?

Le 2 avril marque la Journée internationale de la sensibilisation à l’autisme, un moment clé pour attirer l’attention du monde entier sur les troubles du spectre autistique (TSA) et sur les défis quotidiens auxquels sont confrontées les personnes autistes et leurs familles. Instituée par les Nations Unies, cette journée vise non seulement à augmenter la conscience publique autour de l’autisme mais aussi à encourager les initiatives qui soutiennent l’intégration et le bien-être des personnes autistes. 

L’adaptation du logement aux besoins spécifiques des personnes autistes est un enjeu majeur qui requiert une attention particulière. Et c’est le sujet qui nous intéresse dans ce cas particulier. 

Un environnement de vie adapté peut considérablement améliorer la qualité de vie des personnes avec autisme, en leur offrant un cadre de vie sécurisant, confortable et propice à leur développement personnel. 

Les particularités sensorielles et comportementales liées à l’autisme nécessitent des ajustements spécifiques dans la conception ou dans le réaménagement des espaces de vie, pour éviter les surstimulations inutiles et favoriser un sentiment de bien-être.

L’objectif de cet article est double. D’une part, il vise à éclairer sur les besoins en “logement et autisme”, en mettant en lumière les adaptations nécessaires pour répondre aux spécificités des personnes autistes. D’autre part, cet article cherche à souligner le rôle potentiel que le secteur immobilier, les professionnels de l’immobilier, pourrait jouer dans la réponse à ces besoins. 

En dépit de l’importance cruciale de ces adaptations pour le bien-être des personnes autistes, la prise de conscience et l’action dans le domaine immobilier restent encore limitées. À travers cet article, nous aspirons à contribuer à une prise de conscience collective et à encourager une mobilisation plus forte du secteur immobilier, afin de rendre l’accompagnement adéquat et le logement plus accessibles et adaptés aux personnes avec autisme.

I. Accepter l’autisme pour améliorer l’accompagnement et l’accès au logement 

Je n’ai absolument pas la vocation à donner un cours magistral sur la question de l’autisme et je ne m’y aventurerai pas. Cependant, pour introduire la suite, il m’a paru judicieux de réitérer quelques généralités sur les troubles du spectre autistique. 

Néanmoins, je considère que le sujet ayant été traité à maintes reprises il n’est plus question d’une simple compréhension mais d’acceptation d’autisme et de notre adaptation à nous dans le but d’inclusion de chaque partie de notre société, et non l’inverse. 

Les troubles du spectre autistique (TSA) désignent un ensemble de conditions caractérisées par des difficultés dans les interactions sociales, des comportements répétitifs et des intérêts restreints. L’autisme n’est pas unique mais un spectre, ce qui signifie qu’il se manifeste de manière différente d’une personne à l’autre. Les TSA englobent une large gamme de symptômes, de compétences et de niveaux de handicap. C’est cette diversité qui souligne l’importance d’approches individualisées, notamment en matière de logement.

La diversité des besoins et des capacités est au cœur de la compréhension de l’autisme. Certaines personnes peuvent vivre de manière totalement ou relativement indépendante, tandis que d’autres peuvent avoir besoin d’un accompagnement considérable dans leur vie quotidienne. 

Les manifestations de l’autisme peuvent inclure une hypersensibilité ou, au contraire, une hyposensibilité aux stimuli sensoriels tels que les sons, les lumières ou le toucher. D’autres peuvent avoir des difficultés à interpréter les signaux sociaux ou à communiquer, ce qui peut impacter leur interaction avec leur environnement de manière significative.

L’impact du TSA sur la vie quotidienne ne peut être sous-estimé, et l’environnement physique joue un rôle crucial. Pour les personnes autistes, un environnement adapté est essentiel pour leur bien-être et leur capacité à fonctionner de manière optimale. 

Dans le contexte, que cet article sur logement et autisme traite, cela signifie créer des espaces de vie qui minimisent les sources de stress sensoriel et qui favorisent la sécurité, la prévisibilité et l’autonomie. 

Par exemple, des modifications comme l’utilisation de lumières douces, la réduction du bruit, la création d’espaces tranquilles où la personne peut se retirer, et l’organisation claire de l’espace peuvent faire une différence significative dans la vie d’une personne autiste.

La prise en compte de l’autisme dans la conception et l’aménagement des logements n’est pas seulement une question d’accessibilité physique; c’est aussi reconnaître et respecter les besoins émotionnels et sensoriels des personnes autistes. 

En acceptant ces besoins, les professionnels de l’immobilier, les concepteurs et les familles peuvent travailler ensemble pour créer des environnements qui soutiennent au mieux les personnes autistes dans leur quotidien. 

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II. Besoins spécifiques en matière de logement pour les personnes autistes

Traiter la question du logement et autisme représente un enjeu majeur pour améliorer la qualité de vie des personnes autistes. Leur sensibilité sensorielle accrue nécessite une attention particulière dans la conception et l’aménagement de leur environnement de vie. Cette sensibilité peut concerner tous les sens, mais les solutions acoustiques et visuelles occupent une place prépondérante. 

Par exemple, l’utilisation de matériaux absorbant le son peut réduire significativement le stress chez les personnes hypersensibles aux bruits. De même, une gestion soigneuse de l’éclairage, privilégiant la lumière naturelle sans éblouissement et l’utilisation de sources de lumière douces et indirectes, peut éviter l’inconfort et l’anxiété liés à une exposition à des lumières vives ou fluorescentes.

La nécessité d’espaces sécurisés et structurés est également fondamentale. Les personnes autistes bénéficient grandement d’un environnement prévisible, où les surprises et les changements inattendus sont minimisés. Cela implique une organisation claire de l’espace, avec des zones dédiées à des activités spécifiques (repos, jeu, repas, travail) qui sont facilement identifiables. Cette structuration aide à réduire l’anxiété et à favoriser l’autonomie en rendant l’environnement plus lisible et compréhensible.

Les adaptations fonctionnelles du logement sont multiples et varient selon les besoins individuels. En plus des ajustements liés à la lumière et au son, d’autres exemples concrets incluent l’utilisation de couleurs apaisantes sur les murs, qui peuvent avoir un effet calmant et aider à la concentration. 

L’absence d’obstacles physiques inutiles contribue également à créer un espace sûr et accessible, évitant les risques de blessures et facilitant la navigation dans l’espace pour les personnes ayant des difficultés motrices ou de perception de l’espace. Des solutions comme des poignées de porte facilement maniables, des meubles aux angles arrondis, ou encore des systèmes de rangement ouverts et accessibles peuvent rendre le quotidien moins stressant et plus sécurisant.

Ces adaptations, bien qu’elles puissent sembler être de petits changements, ont un impact profond sur le bien-être et l’indépendance des personnes autistes. Elles témoignent de la nécessité d’une autre approche, plus inclusive, dans la conception des espaces de vie, où l’écoute des besoins exprimés par les personnes autistes et leurs familles est primordiale. 

L’objectif est de créer des logements non seulement fonctionnels mais aussi accueillants, où chaque personne autiste peut se sentir comprise, soutenue et à l’aise.

III. Solutions de logement actuellement disponibles

Les solutions sur le thème de logement et autisme se diversifient grâce à l’engagement croissant de différents acteurs, notamment des associations, des innovateurs technologiques et des organismes publics. Ces initiatives témoignent d’une prise de conscience grandissante des besoins spécifiques des personnes autistes en matière de logement et cherchent à offrir des réponses adaptées et innovantes.

Projets associatifs et initiatives sociales

De nombreuses associations se mobilisent pour créer des logements adaptés aux besoins des personnes autistes. Ces projets visent non seulement à fournir un cadre de vie sécurisant et confortable mais aussi à favoriser l’inclusion sociale. 

Par exemple, certains programmes proposent des habitats partagés où des personnes autistes vivent ensemble sous la supervision d’éducateurs spécialisés, favorisant ainsi l’entraide et le développement de compétences sociales dans un environnement adapté à leurs besoins. 

D’autres initiatives se concentrent sur l’accompagnement des familles dans la recherche et l’aménagement de logements individuels, en veillant à ce que les adaptations nécessaires soient mises en place pour soutenir l’autonomie et le bien-être de la personne autiste.

Le rôle des technologies et des aides techniques

La technologie joue un rôle de plus en plus important dans l’amélioration de l’accessibilité et du confort des logements pour les personnes autistes. Des solutions innovantes telles que la domotique permettent une personnalisation poussée de l’environnement domestique, avec la possibilité de contrôler l’éclairage, la température ou les niveaux sonores via une application ou des commandes vocales. 

Ces technologies peuvent considérablement réduire les sources de stress sensoriel et aider les personnes autistes à mieux gérer leur espace de vie. Les aides techniques, comme les alarmes visuelles pour ceux qui ont des difficultés à traiter les signaux auditifs, ou les applications de communication assistée, soutiennent également l’autonomie et la sécurité.

Focus sur les programmes publics de soutien et d’accompagnement des familles et des personnes autistes

Les pouvoirs publics commencent à reconnaître la nécessité de soutenir les familles et les personnes autistes dans leur recherche de logements adaptés. Des programmes de subventions peuvent aider à financer les adaptations nécessaires des logements existants, tandis que certains projets de logements sociaux sont désormais conçus en prenant en compte les besoins des personnes avec des troubles du spectre autistique. 

L’accompagnement des familles par des services spécialisés dans le cadre de ces programmes permet une meilleure compréhension des besoins spécifiques et facilite l’accès à des solutions de logement adaptées.

Ces initiatives reflètent une évolution positive vers une prise en compte plus systématique des besoins en matière de logement et autisme. Cependant, malgré ces avancées, les besoins sont encore grands et la demande dépasse souvent l’offre disponible. L’implication de tous les acteurs, tant du secteur public que privé, ainsi que la poursuite de l’innovation dans les aides techniques et technologiques, sont cruciales pour répondre de manière adéquate aux besoins de logement des personnes autistes.

IV. Le fossé entre les besoins et les réponses du secteur immobilier privé

La question du logement et autisme met en lumière un défi majeur : le fossé existant entre les besoins spécifiques des personnes autistes en matière de logement et les offres actuellement disponibles dans le secteur immobilier privé. 

Pour le dire tout à fait clairement, les professionnels de l’immobilier sont à la traîne dans la compréhension des besoins et dans le traitement de ceux- ci. 

Cette discordance s’explique principalement par deux facteurs : le manque de sensibilisation et de formation, même si la volonté y joue un rôle primordial, sur l’autisme parmi les professionnels de l’immobilier, et le faible nombre d’initiatives privées visant à adapter les logements aux besoins des personnes autistes.

Il s’agit là d’une situation facilitant les situations de discrimination auxquelles les personnes autistes et leurs familles peuvent être confrontées. 

Manque de sensibilisation et de formation sur l’autisme

Malgré une prise de conscience croissante de l’autisme dans la société, les professionnels de l’immobilier resteraient souvent peu informés d’une manière générale sur les spécificités des troubles du spectre autistique et sur la manière dont ces derniers influent sur les besoins en matière de logement. 

Cette lacune dans la formation et la sensibilisation entraînerait des difficultés à comprendre et à répondre, mais aussi à anticiper efficacement les demandes de logements adaptés, ce qui peut décourager les familles et les individus en quête d’un habitat approprié.

J’utilise volontairement le conditionnel. Comme je l’ai déjà mentionné, je doute fortement que l’on soit au stade d’un simple manque de compréhension et qu’il s’agit plus d’une question de volonté. La question d’inclusion, de l’adaptation aux besoins spécifiques et de notre changement est souvent perçue comme un fardeau supplémentaire. C’est un “coût” que l’on préfère éviter tant que l’on peut gagner de l’argent ailleurs. 

L’accompagnement intégral de chaque personne avec tous ses besoins respectifs, cela doit être la mission d’un professionnel de l’immobilier et non d’ouvrir les portes pour les visites. 

Néanmoins, au lieu de faire un jugement de valeur, je partirais de cette hypothèse qu’il s’agisse réellement d’un manque de sensibilisation et de formation et je formulerai quelques propositions concrètes plus loin. 

Peu d’initiatives du secteur privé pour adapter les logements

Le secteur immobilier privé a historiquement privilégié une approche standardisée de la construction et de la gestion des biens immobiliers, avec peu d’attention accordée à l’adaptation des logements pour des besoins spécifiques comme ceux des personnes autistes. 

Bien que des exceptions existent, elles sont rarement le résultat d’une politique d’entreprise ciblée mais plutôt d’initiatives isolées. Cette situation contribue à un manque d’options de logement réellement adaptées, rendant la recherche d’un habitat approprié complexe et souvent décourageante pour les personnes concernées.

Témoignages de familles concernées par l’autisme à prendre en compte

Les témoignages de familles confrontées à la recherche d’un logement adapté révèlent les difficultés et les frustrations liées à cette quête. Sur des forums en ligne, des blogs et dans certains articles, des parents partagent leurs expériences de longues recherches infructueuses, de visites décevantes, de la rareté des logements répondant aux critères nécessaires pour le bien-être de leur proche autiste, ou carrément des expulsions

Ces récits, bien que variés, illustrent un point commun : la nécessité urgente d’une meilleure prise en compte des besoins spécifiques en matière de logement dans l’offre immobilière et d’un meilleur accompagnement. 

Dans mon expérience professionnelle, j’ai été plusieurs fois en situation d’accompagnement des familles avec un enfant autiste. Au départ, la qualité de mon accompagnement ne dépendait que de la quantité et de la qualité des informations fournies par les personnes que j’accompagnais. Or, certaines n’étaient pas forcément à l’aise pour en parler, tandis que d’autres exprimaient librement et clairement leurs besoins spécifiques. 

Ce n’est qu’avec une expérience conséquente que j’ai appris à anticiper ces situations : contacter les associations locales (pour des acquéreurs arrivant d’une autre région, notamment), me munir d’une liste des infrastructures locales utiles, prévoir en amont des aménagements nécessaires pour les logements que je présentais, et montrer une compréhension aussi profonde que possible des besoins spécifiques.

L’accompagnement intégral de chaque personne avec tous ses besoins respectifs, cela doit être la mission d’un professionnel de l’immobilier et non d’ouvrir les portes pour les visites. 

V. Comment le secteur immobilier peut-il s’impliquer ?

Il s’agit là d’une initiative personnelle et totalement aidée par les familles et les personnes autistes avec lesquelles j’ai été en contact. A se demander qui accompagnait qui, au juste ? 

Toutes les personnes, en général, et les personnes autistes en particulier, leur bien-être, ne peuvent pas dépendre des initiatives personnelles. Elles sont la partie intégrante de notre société et doivent être traitées comme telles avec toute la considération et tous les moyens nécessaires que cela exige.

L’amélioration de l’accompagnement et de l’offre dans le cadre du sujet de “logement et autisme” nécessite donc une mobilisation et une implication accrue du secteur immobilier. Cette implication peut prendre plusieurs formes, allant de la formation et de la sensibilisation des professionnels à l’adoption de normes spécifiques de construction et d’aménagement. 

Formation et sensibilisation des professionnels de l’immobilier sur les TSA

La première étape pour un engagement efficace du secteur immobilier dans cette cause est la formation et la sensibilisation des professionnels aux troubles du spectre de l’autisme. Cela inclut la compréhension des divers besoins des personnes autistes, de leurs spécificités sensorielles et de leurs préférences en matière de logement. 

Des programmes de formation spécialisés peuvent être développés en collaboration avec des experts en autisme et des associations, pour fournir aux agents immobiliers, aux gestionnaires de biens, et aux promoteurs les compétences nécessaires pour accompagner au mieux leurs clients autistes ou les familles aidantes.

Aujourd’hui, les professionnels de l’immobilier, notamment les agents immobiliers, ont l’obligation de la formation professionnelle continue instaurée par la loi ALUR . Cette formation obligatoire comprend 2 h de formation, en trois ans, sur la non-discrimination dans l’accès au logement. 

2 h de formation tous les 3 ans, ce n’est clairement pas assez. Les résultats des professionnels de l’immobilier sur la question des discriminations le démontrent aisément . On devrait avoir, comme un stricte minimum, 2 h de formation pour chaque forme de discrimination existante, et cela chaque année.  

De plus, afin que l’on ne puisse plus jamais se cacher derrière l’argument de “manque de sensibilisation et de formation”, un véritable contrôle de “non-discrimination de l’accès au logement” doit être mis en place avec une évaluation stricte des résultats. 

La crise de l’immobilier proclamée en France est contestée par l’auteur qui distingue les difficultés du secteur des intermédiaires de la véritable crise du logement. Avec les chiffres de 2023, le marché montre plutôt des signes de adaptations qu’une crise. L’article critique les professionnels de l’immobilier pour leur manque de vision, souligne leur responsabilité et invite à une réforme en profondeur du secteur du logement et de l’immobilier.

Lire plus : Quand le sage montrait la crise du logement, les libéraux regardaient …

Développer des critères de construction et d’aménagement spécifiques pour les nouveaux projets immobiliers

L’intégration de critères de construction et d’aménagement spécifiques dans les nouveaux projets immobiliers est essentielle pour répondre aux besoins des personnes autistes. Cela peut inclure la conception d’espaces avec une attention particulière à l’acoustique, à l’éclairage naturel et artificiel, à la couleur des murs, et à la disposition générale des pièces pour minimiser le stress et favoriser le bien-être. 

La mise en place de standards spécifiques dans le cahier des charges des nouveaux développements immobiliers peut encourager l’innovation et garantir que les logements neufs soient accessibles et confortables pour toutes et tous, y compris les personnes autistes.

En clair, bien que les normes PMR (personnes à mobilité réduite) aient été une avancée considérable, cela ne doit pas être considéré ni comme un acquis, ni comme une limite. On peut et on doit aller plus loin. Par exemple, sur la question du logement et autisme, on peut bien prévoir qu’il y ait au moins une chambre qui réponde, si ce n’est à tous les besoins car ils varient d’une personne à l’autre, alors au moins à certains standards : l’isolation acoustique renforcée, le soin particulier sur la question de luminosité, l’aménagement de la chambre et sa disposition par rapport aux sanitaires, etc. 

On peut également, en fonction de la proximité de nouveaux programmes immobiliers avec certaines institutions réservées aux personnes autistes, prévoir une priorité pour les familles dont les enfants sont atteints par le spectre du trouble autistique. 

Et que l’on ne m’agite pas le drapeau de non-discrimination parce que je propose de donner la priorité à telle ou telle population. Dans ce pays, quand ça concerne l’accès au logement, les femmes, les personnes racisées, les populations LGTBQ+, les personnes avec un handicap … et tant d’autres sont continuellement discriminées. C’est ça le problème majeur et non l’inverse. 

En prenant ces mesures, le secteur immobilier peut jouer un rôle clé dans la création d’un environnement de vie plus inclusif pour les personnes autistes. Cela nécessite un engagement à long terme, une volonté d’apprendre et de s’adapter, ainsi qu’une ouverture à la collaboration avec les experts en autisme, le monde associatif et les familles concernées. 

En agissant ainsi, les professionnels de l’immobilier ne contribueront pas seulement à répondre aux besoins spécifiques en matière de “logement et autisme”, mais participeront également à la construction d’une société plus attentive à la diversité et à l’inclusion de tous ses membres. Encore faudrait-il que cela soit réellement possible ?

Inclusion : les propriétaires vendeurs et vendeuses ont un rôle à jouer

Les propriétaires qui envisagent de vendre leur logement ont un rôle à jouer. Notamment, si vous comptez vendre votre maison ou votre appartement par vous-même entre particuliers. Et si votre logement se situe à un emplacement qui pourrait particulièrement intéresser une personne autiste ou une famille concernée par l’autisme. Dans ce cas là, il n’est pas impossible que votre bien immobilier intéresse et soit visitée par les personnes concernées. 

Mais, pour être véritablement adapté, votre logement doit certainement subir certaines modifications. Vous pouvez bien entendu vous dire “que l’acheteur en fasse son affaire”. Mais ce n’est pas ce que je vous conseille si vous souhaitez réellement vendre votre bien immobilier, au meilleur prix et dans les meilleurs délais, tout en apportant une véritable pierre à l’édifice que doit être notre projet commun d’une société plus inclusive et plus juste. 

Dans ce cas, comme pour les diagnostics immobiliers obligatoires, cela ne demande que très peu de temps pour contacter une association locale spécialisée en autisme, demander quelques informations utiles pour vos futurs acheteurs éventuellement concernés par l’autisme. Mais aussi sur les aménagements nécessaires, le cas échéant. Vous pouvez même demander un devis, par exemple pour le renforcement de l’isolation acoustique dans l’une des chambres. 

Ce sont des gestes qui peuvent réellement aider les personnes intéressées par votre bien immobilier. Et par la même occasion, vous instaurez un climat de compréhension et de confiance mutuelle

Autisme et Logement – ce qu’il faut en retenir 

L’adaptation du logement aux besoins des personnes autistes est plus qu’une nécessité fonctionnelle ; c’est une démarche fondamentale pour garantir leur bien-être, leur confort et leur autonomie. 

La question du logement et autisme met en lumière une dimension essentielle de l’inclusion sociale, soulignant l’importance d’un habitat adapté qui respecte les spécificités sensorielles et comportementales des personnes autistes. 

Les efforts pour adapter les logements vont au-delà de la simple modification physique d’un espace ; ils visent à reconnaître, à valoriser et à accepter la diversité humaine, en offrant à chacun·e un lieu de vie où se sentir véritablement chez soi.

Cet article appelle à une prise de conscience collective sur la nécessité d’agir pour combler le fossé existant entre les besoins en logement des personnes autistes et l’offre actuelle, notamment dans le secteur immobilier privé. 

Il est impératif que tous les acteurs concernés, qu’ils soient du secteur public, du secteur privé, ou du monde associatif, unissent leurs forces pour créer des solutions de logement véritablement inclusives. 

Même si je considère que l’on ne peut plus se cacher derrière cette argumentation, la sensibilisation et la formation des professionnels de l’immobilier doivent être renforcées. Le développement de partenariats stratégiques et l’élaboration de critères de construction et d’aménagement spécifiques sont autant de pistes d’action pour répondre efficacement à ces enjeux.

Le logement est un droit fondamental, et assurer l’accès à un logement adapté aux personnes autistes est une étape cruciale vers une société réellement inclusive. En prenant conscience de cette responsabilité collective, en arrêtant de considérer chaque “différence” comme un fardeau ou un coût supplémentaire et en mobilisant les ressources et les compétences, nous pouvons faire une différence significative vers le respect des personnes autistes et de leurs familles. 

J’espère que cet article vous a plu et vous invite à continuer l’échange dans l’espace des commentaires ci-dessous si vous avez un témoignage ou un avis. N’hésitez pas à partager cet article avec votre entourage pour alimenter le débat. 



Auteur : Arland Mehmetaj
Professionnel de l'immobilier depuis plus de 20 ans, j'interviens comme consultant au sein de Garage&Grenier dont je suis co-fondateur. Je rédige également les éditos et les analyses concernant le secteur de l'immobilier pour le blog du site ainsi que pour d'autres plateformes.

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