Post élections européennes 2024 : Electro choc libéral pour logement et immobilier ?
- juin 14, 2024
- Envoyé par : Rédaction Garage&Grenier
- Catégories: Actualité immobilière, Actus économiques
Les élections européennes de 2024 ont marqué un tournant décisif pour les politiques de logement et d’immobilier en France et en Europe. Cependant, les élections européennes de 2024 n’ont pas été marquées par des débats intenses sur la crise du logement et les politiques immobilières. Et pourtant, ce thème crucial a occupé une place centrale dans les attentes pressantes des citoyens, de la société civile et des ONG.
Certains points importants ont été tout de même au cœur des programmes électoraux de certains partis, notamment de gauche. Bien que le débat sur ce sujet central pour beaucoup d’européennes et européens a été mis à l’écart par le monopole des sujets sécuritaires et sur l’immigration imposés par l’extrême droite, nous voulons y revenir. Cet article explore donc les perspectives futures du secteur immobilier, en s’appuyant sur les résultats des élections, les propositions des différents partis politiques et les aspirations des citoyens.
Les attentes des citoyens et de la société civile
Les demandes pressantes des citoyens pour les élections européennes 2024
Les Européen·nes, confronté·es à une crise du logement sans précédent, exigent des actions concrètes pour améliorer l’accès et la qualité des logements. Les préoccupations majeures incluent le coût élevé de l’immobilier, la précarité énergétique et le besoin de logements sociaux. Les attentes se concentrent sur des solutions durables et inclusives, capables de répondre aux besoins de toutes les couches de la population.
Les initiatives des ONG pour les politiques immobilières
Des organisations comme Housing Europe et la Fondation Abbé Pierre ont publié des manifestes et des propositions détaillées pour sortir de la crise du logement. Ces initiatives préconisent une augmentation significative des investissements dans le logement social, la régulation du marché immobilier pour éviter la spéculation, et des programmes de rénovation énergétique pour lutter contre la précarité énergétique (L’Union sociale pour l’habitat) (SOLIHA).
Donc, les responsables politiques ont eu un socle solide sur lequel se baser dans l’édition de leurs programmes respectifs. Cela a été en partie respecté, notamment par les partis de gauche et les écologistes.
Que contenaient les programmes des partis politiques français
Europe Écologie Les Verts (EELV) et les propositions pour le logement
Les Ecologistes plaidaient pour une rénovation énergétique massive et la construction de logements sociaux. Leur objectif est de réduire la précarité énergétique et d’améliorer la qualité de vie. Ils soutiennent également une régulation stricte pour lutter contre la spéculation immobilière.
La France Insoumise (LFI) et l’accès au logement des plus modestes
LFI proposait des politiques radicales pour garantir le droit au logement pour tous, avec une régulation stricte des loyers et des prix de l’immobilier, ainsi qu’une augmentation massive des investissements dans le logement social et la rénovation énergétique. Cette organisation politique ne considère pas la “réquisition des logements vides” comme un tabou laissant la porte ouverte à une politique radicale et ambitieuse pour le logement et l’immobilier dans son ensemble.
Parti Socialiste (PS) et Place Publique et le secteur du logement et de l’immobilier
Le PS et Place Publique mettent l’accent sur la solidarité et l’égalité d’accès au logement. Leur programme inclut des mesures pour augmenter l’offre de logements sociaux, améliorer la qualité des habitations existantes et renforcer les dispositifs d’aide aux locataires et propriétaires en difficulté.
Renaissance (LREM) à la rescousse des promoteurs et des bailleurs
Le programme de Renaissance se concentrait sur la modernisation du parc immobilier et l’amélioration de l’efficacité énergétique. Le parti proposait des mesures pour encourager la construction de nouveaux logements “intermédiaires” et réguler plus efficacement les investissements afin de “rassurer” et favoriser les bailleurs au détriment des droits des locataires.
Les Républicains (LR) et l’optimisation fiscale pour les investisseurs
Les Républicains veulent faciliter l’accès à la propriété et encourager l’investissement privé dans l’immobilier. Leur programme inclut des initiatives pour augmenter le nombre de logements disponibles et améliorer les dispositifs de logement social mixte passant par les investisseurs privés essentiellement et allègements fiscaux pour ces derniers.
Un parti pris
L’absence des résumés des programmes du Rassemblement National et autres partis de l’extrême droite est volontaire et un parti pris assumé. Nous ne voulons pas considérer ces partis-là comme n’importe quels partis. En véhiculant la haine de l’Autre et les idées à l’opposé de l’humanisme et de tout ce qui nous anime, ils ne sont pas les partis comme les autres. De plus, même si on le voulait, leur programme n’apporte rien d’intéressant pour la question qui nous intéresse en particulier et fait état d’un copier-coller des programmes les plus libéraux.
Résultats des élections et tendances futures
Les résultats des élections montrent une montée en puissance des partis de droite et d’extrême droite, ce qui pourrait influencer les politiques immobilières et en matière du logement à venir. Les partis de gauche, bien qu’ayant des propositions plus ambitieuses, se trouvent en minorité au Parlement européen.
Impacts potentiels sur le logement et le secteur immobilier après les européennes 2024
- Régulation et spéculation : Avec une majorité conservatrice, il est probable que les régulations du marché immobilier soient moins strictes, favorisant ainsi la spéculation et les investissements privés.
- Investissements dans le logement social : Les investissements publics dans le logement social pourraient être réduits, mettant davantage de pression sur les ONG et les initiatives privées pour combler le manque de logements abordables.
- Rénovation énergétique : Les politiques de rénovation énergétique pourraient dépendre fortement des financements européens et de l’adhésion des États membres aux objectifs climatiques.
Conclusion – quel avenir pour l’accès au logement pour les plus modestes
L’avenir du logement et de l’immobilier en Europe dépendra fortement des débats menés et des décisions prises par le nouveau Parlement européen. Les attentes des citoyens et de la société civile sont élevées, et il est crucial que les politiques futures adressent les défis de la crise du logement avec des solutions durables et équitables. Cependant, le Parlement européen dans sa composition actuelle n’en sera pas capable. En effet, à part les décisions ultra libérales, il sera difficile d’attendre des avancées progressistes en termes de l’accès au logement et pour l’immobilier dans son ensemble.
De plus, le résultat concret au niveau national suite à l’élection européenne, soit la dissolution de l’Assemblée Nationale, rabat les cartes. Bien que la naissance d’un Nouveau Front Populaire et d’un programme en commun de la Gauche et de l’Écologie soient à saluer et représentent un fort espoir face à la montée de l’extrême droite, la prudence est de mise. La société civile et les citoyen·nes doivent rester mobilisées, tant dans les urnes le 30 juin et le 7 juillet que dans “la rue” en portant les revendications concrètes en matière de logement et immobilier.