- octobre 24, 2024
- Envoyé par : Edward Condel
- Catégorie: Actualités
Depuis quelques années, on nous parle de “sobriété énergétique” comme d’une solution miracle pour réduire nos factures et protéger la planète. Avec des slogans comme « Chaque geste compte », l’État nous encourage à adopter des petits réflexes quotidiens : baisser le chauffage, prendre des douches plus courtes, éteindre les lumières, et la liste continue. Mais derrière cette communication bien huilée, une question persiste : est-ce que cela fonctionne vraiment ? Et surtout, est-ce que les particuliers portent réellement la responsabilité de ces enjeux énergétiques ? Voyons ça de plus près.
Le retour du plan de sobriété énergétique : est-ce que cela fonctionne vraiment
Avec la crise énergétique qui s’est aggravée ces dernières années, notamment en raison de la guerre en Ukraine et de la baisse des importations de gaz russe, le gouvernement français a mis en place le plan de sobriété énergétique. L’idée derrière la campagne “Chaque geste compte” ? Nous encourager, en tant que citoyen·nes, à revoir nos habitudes pour consommer moins, tout en évitant les coupures de courant ou les restrictions d’énergie. Et les initiatives ne manquent pas. Il y en a même un peu trop et toutes ne sont pas forcement bonnes.
Un arsenal de recommandations simples
Le gouvernement, à travers la campagne « Chaque geste compte », nous rappelle inlassablement les gestes à adopter pour économiser de l’énergie. Parmi ces recommandations, on retrouve des conseils désormais bien ancrés dans nos esprits :
- Régler le chauffage à 19°C maximum dans les pièces à vivre.
- Régler le chauffe-eau à 55°C et prendre des douches plus courtes.
- Éteindre les appareils électriques en veille ou inutilisés.
- Décaler l’utilisation des appareils électriques (machine à laver, sèche-linge, etc.) en heures creuses.
- Installer un thermostat programmable pour mieux réguler la température de votre maison.
L’idée semble simple et pleine de bon sens : ces petits ajustements du quotidien doivent nous permettre de réaliser des économies d’énergie tout en contribuant à la lutte contre le changement climatique.
Campagne “Chaque Geste Compte” : Des résultats encourageants… mais à nuancer
Sur le papier, les résultats annoncés par le gouvernement sont plutôt positifs. En 2022, la consommation d’énergie en France a baissé de 12,2 % par rapport à la période 2018-2019. Et entre août 2023 et juillet 2024, cette baisse a atteint 12,7 %. Des chiffres qui dépassent l’objectif initial de 10 % de réduction fixé par le plan de sobriété énergétique. On pourrait donc conclure que cette stratégie fonctionne et que les Français ont su adopter de nouvelles habitudes pour consommer moins.
Mais attention, derrière ces chiffres flatteurs, il y a des nuances importantes. Une partie de la réduction de la consommation énergétique s’explique par une baisse de l’activité économique, notamment dans les secteurs industriels. Les grandes entreprises consommatrices d’énergie, ayant réduit leur production, ont contribué massivement à cette baisse. Il est donc un peu trompeur de croire que seuls les efforts individuels, comme baisser le chauffage ou éteindre la lumière, sont à l’origine de ces résultats.
Autre point qu’il faut nuancer, c’est la réelle motivation et l’inspiration. On parle bien des années pendant lesquelles la crise sanitaire a battu le plein suivie immédiatement par une forte inflation et avec elle, la baisse du pouvoir d’achat. Donc cette baisse, même à titre des gestes individuels, puise-t-elle sa source dans l’initiative gouvernementale et le plan de sobriété énergétique ou, plutôt et surement, dans la nécessité de tout un chacun de réaliser des économies à défaut d’un autre choix.
Cette deuxième option semble plus réaliste à croire le dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre ou encore de l’Observatoire National de Précarité Energétique. Selon certains chiffres, 79% des français déclarent avoir limité le chauffage pour ne pas avoir les factures trop élevées et 26% des français estiment avoir souffert du froid chez eux au moins 24h courant l’hiver 2022/2023.
Ce que l’on ne vous dit pas : les grands consommateurs invisibles
Le discours dominant autour de la sobriété énergétique met beaucoup l’accent sur les particuliers, nous encourageant à adopter des gestes responsables. Pourtant, en réalité, les citoyens ne sont pas les principaux responsables de la consommation énergétique du pays.
Bien que la part du Logement dans l’empreinte écologique global représente 24% avec le chauffage comme la source principale de la consommation, cela englobe un ensemble de paramètres qui ne dépend pas et ne peut pas dépendre en totalité sur les habitudes des habitant·es. Et le Logement lui-même fait partie d’un ensemble de différentes industries. Derrière les appels à la réduction de notre chauffage ou à l’optimisation de nos douches se cache un enjeu bien plus vaste : celui des gros consommateurs d’énergie, souvent laissés de côté dans ce débat.
Dépense énergétique : L’impact négligé de l’industrie et des transports
Quand on regarde de plus près, ce sont les secteurs industriels et les transports qui dominent largement la consommation énergétique en France. En 2022, par exemple, le secteur des transports représentait à lui seul 34 % de la consommation énergétique totale du pays, tandis que le secteur résidentiel, c’est-à-dire nous, les particuliers, ne représentait que 28 %. Le reste se répartit entre l’industrie (18 %), le tertiaire (17 %), et l’agriculture (3 %).
Mais ce n’est pas tout. Les transports aériens sont un gouffre énergétique souvent passé sous silence. Prenons un exemple concret : un vol aller-retour Paris-New York produit autant d’émissions de CO2 que ce que chacun de nous est censé consommer en une année entière pour rester dans les limites recommandées de 2 tonnes de CO2 par personne. Et pourtant, ce type de consommation n’est presque jamais abordé dans les campagnes de sobriété énergétique.
📌En bref : Même si nous faisons des efforts individuels, il est difficile de compenser l’impact des industries lourdes ou des transports aériens, qui sont d’immenses consommateurs d’énergie et de ressources. C’est un peu comme si on nous demandait d’éteindre nos lumières pendant qu’un avion traverse l’Atlantique en brûlant des milliers de litres de carburant. L’effet réel des “petits gestes” paraît bien faible à côté de cela bien qu’il soit réel.
Les particuliers, vraiment responsables des dépenses énergétiques ?
Quel impact a la consommation énergétique sur la valeur de votre bien et comment en estimer le prix ?
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L’autre point souvent oublié, c’est que tous les ménages ne sont pas égaux face à la sobriété énergétique. Certaines familles n’ont tout simplement pas les moyens de bien se chauffer. Pour elles, le débat ne tourne pas autour de savoir s’il faut baisser la température à 19°C, car elles n’atteignent parfois même pas ce seuil.
Le discours de la sobriété énergétique, qui s’adresse majoritairement à ceux qui ont déjà les moyens de consommer, laisse de côté une partie de la population, de plus en plus importante au vu des derniers chiffres de précarité énergétique. Ceux-là n’ont pas besoin de se serrer davantage la ceinture, ils sont déjà au maximum de leur sobriété par défaut.
Il n’est pas étonnant que l’on a un refus des discours dominants par exemple de la part des quartiers populaires quant à la manière dont il faudra aborder les questions environnementales. D’un coup, naissent des initiatives très intéressantes comme Banlieues Climat et tant d’autres collectifs locaux pertinents.
Sobriété énergétique : Un effort faussement collectif mais réellement déséquilibré
La sobriété énergétique devrait être indéniablement une démarche positive. Nous devons tous faire notre part pour limiter notre consommation, économiser sur nos factures, et réduire notre impact environnemental. Cependant, il est important de reconnaître les limites de cette approche. Les efforts individuels sont utiles, mais tant que les gros consommateurs d’énergie – les industries et les transports entre autres – ne sont pas davantage encadrés, nos efforts risquent de rester une goutte d’eau dans l’océan.
Les initiatives comme “Chaque geste compte” sont certes importantes pour sensibiliser, mais elles ne doivent pas occulter les vraies questions : pourquoi la responsabilité est-elle si souvent renvoyée aux particuliers, alors que d’autres secteurs consomment bien plus ? Et surtout, comment peut-on réellement changer la donne à grande échelle ?
Faire attention à son chauffage, prendre des douches plus courtes et éteindre les lumières, c’est bien. Mais s’attaquer aux grands pollueurs, c’est mieux. Alors, la prochaine fois que vous vous demanderez comment faire des économies de chauffage, n’oubliez pas que ce n’est qu’une partie de l’équation, et que les vrais changements devront venir d’une action collective plus large. Et pourquoi ne pas s’inscrire dans une action collective plus large dans ce cas là?
Réduire l’empreinte carbone: Des petits gestes aux grands impacts, ou juste des illusions ?
Une fois que l’on a passé en revue les fameux conseils pour l’hiver que reste-t-il ? Une chose est claire : tous les gestes ne se valent pas. Certains sont indéniablement efficaces et méritent d’être adoptés par tout le monde. D’autres, en revanche, ne sont que des solutions de surface, des astuces qui rassurent plus qu’elles n’apportent de réels bénéfices. Alors, où faut-il réellement investir son énergie ? Que retenir pour cet hiver, pour que votre maison reste confortable sans que vos factures ne flambent ?
Entre gestes utiles et illusions de simplicité
D’un côté, il y a des gestes qui font une réelle différence, comme baisser le chauffage à 19°C dans les pièces à vivre. Cette simple action, couplée à une gestion fine pièce par pièce, peut avoir un impact significatif, avec une réduction de 7 % de la consommation d’énergie pour chaque degré baissé. De même, l’entretien de votre système de chauffage, avec des gestes simples comme la purge des radiateurs ou le ramonage, permet d’optimiser son efficacité et de limiter les pertes.
En revanche, d’autres solutions, comme coller des joints aux fenêtres ou utiliser un boudin de porte, bien que pratiques pour améliorer votre confort, ne constituent pas des révolutions. Elles ne remplaceront jamais une bonne isolation globale de votre logement. Ce sont des coups de pouce, mais insuffisants si votre habitation est une véritable passoire thermique. Le risque avec ces petites astuces, c’est de croire qu’elles sont la solution miracle, alors qu’en réalité elles ne font que compenser légèrement un problème bien plus profond.
Se concentrer sur les gestes qui on un réel impact sur la consommation énergétique
Si vous voulez réellement faire des économies de chauffage, sans grands discours que la sobriété énergétique et sans trop d’illusions, voici où concentrer vos efforts :
- Adoptez une gestion fine de la température : chaque pièce a ses besoins spécifiques. Vous n’avez pas besoin de chauffer votre chambre comme votre salon, ni votre salle de bain comme votre cuisine. Investissez dans des thermostats programmables ou des robinets thermostatiques pour ajuster la température selon l’utilisation des pièces. Ces outils ne sont pas de simples gadgets ; ils vous permettront d’avoir un contrôle précis sur votre consommation.
- Optimisez l’isolation de votre logement : si votre maison perd trop de chaleur, vous aurez beau baisser le chauffage, vous continuerez à consommer plus que nécessaire. Les petites astuces comme les joints ou les rideaux thermiques peuvent légèrement améliorer la situation, mais à long terme, rien ne vaut une isolation performante. Renforcer l’isolation des fenêtres et des portes, et pourquoi pas envisager le double vitrage, c’est un investissement qui vous fera économiser sur de nombreuses années. Mais dépêchez-vous car, comme les choses se déroulent, les aides comme Maprimerenov n’existeront même plus bientôt.
- Ne négligez pas l’entretien : que vous ayez une chaudière à gaz ou des radiateurs électriques, un entretien régulier est essentiel. Cela améliore l’efficacité de vos appareils et, en prime, cela peut prévenir des pannes coûteuses. Pensez aussi à vérifier l’état des canalisations pour éviter les mauvaises surprises en cas de gel.
Un dernier mot : des éco-gestes qui comptent, mais pas pour tout
En résumé, tous les gestes conseillés, y compris dans la campagne “chaque geste compte” ne se valent pas. Si vous cherchez réellement comment économiser chauffage, il est crucial de faire les bons choix et de concentrer vos efforts là où ils feront la différence dans l’immédiat pour les petits gestes et à long terme avec un engagement plus fort.
Alors, avant de ressortir votre plaid et de baisser la température de quelques degrés, n’oubliez pas que le véritable impact réside dans un équilibre entre confort et efficacité énergétique. Faites des choix judicieux pour passer l’hiver au chaud, et pourquoi pas dans la rue et les manifestations à l’appel des collectifs de défense de l’environnement de votre ville, tout en limitant vos dépenses, car dans ce jeu-là, chaque geste compte, mais certains beaucoup plus que d’autres.
FAQ : Les questions fréquentes sur la gestion du chauffage en hiver et les économies d’énergie
Les gestes individuels suffisent-ils vraiment à réduire la consommation d’énergie à grande échelle ?
Les gestes individuels, comme baisser le chauffage et éteindre les appareils en veille, ont un impact à l’échelle domestique, mais les grands consommateurs d’énergie restent l’industrie et les transports. Les efforts individuels sont utiles, mais un changement global nécessite des actions à plus grande échelle.
Quelle est la température idéale pour chauffer ma maison en hiver ?
La température recommandée pour les pièces à vivre est de 19°C, tandis que pour les chambres, 16°C est préférable pour un bon sommeil. La salle de bain peut être chauffée à 22°C lors de son utilisation. Chaque degré supplémentaire augmente vos coûts énergétiques d’environ 7 %.
Comment faire des économies de chauffage sans sacrifier mon confort ?
Pour économiser sans perdre en confort, ajustez la température pièce par pièce, installez un thermostat programmable pour gérer vos besoins selon votre rythme de vie, et isolez bien votre maison pour éviter les pertes de chaleur.
Baisser le chauffage à 19°C suffit-il vraiment à économiser ?
Oui, baisser le chauffage à 19°C est un bon compromis entre confort et économies. Cela permet de réduire la consommation d’énergie de manière significative. Chaque degré en moins représente environ 7 % de réduction sur votre facture.
Comment savoir si mes fenêtres sont bien isolées ?
Si vous ressentez des courants d’air près de vos fenêtres ou si vous remarquez de la condensation, elles sont probablement mal isolées. Vous pouvez améliorer leur performance en ajoutant des joints d’étanchéité ou des rideaux thermiques, mais le remplacement par du double ou triple vitrage reste la meilleure solution.
Est-ce que les thermostats programmables valent vraiment la peine ?
Oui, les thermostats programmables permettent de réguler automatiquement la température en fonction de votre emploi du temps, ce qui évite de chauffer inutilement lorsque vous n’êtes pas chez vous. Cela vous aide à économiser sur vos factures sans sacrifier le confort.
Faut-il vraiment aérer son logement en hiver ?
Oui, aérer son logement quelques minutes par jour est essentiel pour renouveler l’air et évacuer l’humidité, même en hiver. Cela ne fera pas baisser significativement la température intérieure si vous le faites sur une courte durée.
Quelles sont les meilleures solutions pour isoler ma maison à moindre coût ?
Si vous ne pouvez pas réaliser des travaux d’isolation lourds, commencez par des solutions simples comme l’ajout de joints aux fenêtres, l’installation de rideaux thermiques et de boudins de porte. Cela limite les déperditions de chaleur à court terme.
Pourquoi mon radiateur ne chauffe-t-il pas correctement ?
Si votre radiateur chauffe mal ou seulement partiellement, il est possible qu’il contienne de l’air. Il suffit de le purger pour rétablir une circulation d’eau efficace, ce qui améliorera son rendement énergétique.
Le ramonage est-il nécessaire même si j’utilise peu ma cheminée ?
Oui, le ramonage est obligatoire au moins une fois par an pour les foyers utilisant une cheminée ou un poêle. C’est une question de sécurité avant tout, mais un conduit propre permet aussi une meilleure combustion et donc, une meilleure performance énergétique.
Comment protéger mes canalisations du gel en hiver ?
En hiver, les canalisations mal isolées peuvent geler et se fissurer, provoquant des dégâts importants. Enveloppez-les avec des matériaux isolants ou du ruban chauffant, et coupez l’arrivée d’eau si vous partez longtemps.
Est-il plus économique de chauffer en continu à une température basse ou d’éteindre et rallumer le chauffage ?
Il est plus économique de baisser le chauffage quand vous êtes absent ou la nuit, plutôt que de l’éteindre complètement. L’idéal est de laisser la température descendre à 16°C et de remonter progressivement avant votre retour.
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