Octobre pas si Rose pour une femme qui veut acheter seule un appartement ou une maison

Chaque année, Octobre Rose rappelle l’importance de la lutte contre le cancer du sein. Mais, derrière les campagnes de sensibilisation, un autre combat, plus silencieux, persiste : celui des femmes ayant survécu à un cancer et leur accès à la propriété. Acheter seule un appartement ou une maison est quasiment une mission impossible.

En effet, obtenir un prêt immobilier peut être un parcours semé d’embûches pour les femmes, notamment celles ayant survécu à une maladie et au cancer du sein en particulier, souvent confrontées à des discriminations bancaires.

Cancer et prêt immobilier : Un parcours de la combattante

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Lorsqu’une femme a été diagnostiquée ou est en rémission d’un cancer, l’accès à l’assurance emprunteur — obligatoire pour tout crédit immobilier — devient extrêmement compliqué. Même si des avancées législatives comme la loi Lemoine permettent désormais de mieux protéger les emprunteurs, la réalité reste plus complexe. Les banques, en raison des risques perçus, imposent des surprimes considérables ou refusent tout simplement de couvrir certaines pathologies liées au cancer. Cela rend souvent impossible l’accès à un prêt immobilier pour celles qui ont déjà traversé un combat contre la maladie. Acheter seule un appartement ou une maison devient une mission impossible sans un apport conséquent.

Les compagnies d’assurance appliquent encore des taux d’intérêt prohibitifs aux personnes qui ont ou ont eu un cancer, malgré les avancées médicales qui améliorent significativement les chances de guérison. Ce constat, couplé aux conséquences économiques du cancer (pertes de revenus, arrêts de travail prolongés), restreint sévèrement les possibilités pour les femmes concernées d’accéder à la propriété, même si elles sont financièrement stables.

Droit à l’oubli : Quelques initiatives bienvenues mais marginales 

Acheter une maison seule est très difficile pour une femme en France en 2024. Et c’est encore plus difficile pour une survivante.

Pendant Octobre Rose, un sujet souvent négligé est le non-respect du droit à l’oubli pour les femmes ayant survécu au cancer, notamment lorsqu’il s’agit d’obtenir un prêt immobilier. Même une fois guéries, ces femmes se heurtent à des refus ou des surprimes excessives de la part des assurances, rendant l’accès à la propriété extrêmement difficile.

L’an dernier, plus de 61 000 femmes ont été diagnostiquées d’un cancer du sein en France. Au-delà des traitements, ces inégalités financières prolongent leur combat bien après la maladie, un enjeu clé de ce mois de sensibilisation.

Quelques initiatives, timides et marginales certes, existent mais on peut se demander si elles sont suffisante pour une femme qui cherche d’acheter seule un appartement ou une maison, aujourd’hui. Par exemple, dans le cadre d’Octobre Rose, CNP Assurances a lancé une campagne de sensibilisation pour attirer l’attention sur les obstacles rencontrés par les survivantes du cancer du sein dans l’accès à la propriété.

Comme l’explique Marie-Aude Thépaut, directrice générale de CNP Assurances dans son intervention sur France Inter il s’agit souvent d’un “parcours du combattant” le fait de vouloir acheter seule un appartement ou tout autre bien immobilier et souscrire un prêt immobilier pour une femme qui a survécu à un cancer, et notamment le cancer de sein.

Bien que des mesures aient été prises, comme la possibilité de souscrire une assurance emprunteur à un tarif standard après la fin des traitements, le nombre de bénéficiaires reste limité. La CNP Assurances souhaite étendre cette initiative à d’autres maladies, en renforçant le droit à l’oubli pour les personnes ayant été malades.

Il est important de rappeler que chaque année, des milliers de femmes se retrouvent confrontées à ces discriminations. Bien que guéries, elles se voient refuser des prêts immobiliers ou doivent payer des surprimes, soulignant une injustice persistante envers les femmes dans l’accès à la propriété, un enjeu crucial en ce mois d’Octobre Rose.

Acheter Seule un Appartement : Après être survivante, il faut être combattante

Au-delà de la question spécifique des survivantes du cancer, être une femme sur le marché immobilier est, en soi, un défi. D’ailleurs, c’est bien parce qu’il y a une discrimination sexiste générale qu’elle touche aussi durement les femmes survivantes.

La parité progresse très lentement dans tous les secteurs, et acheter seule une maison ou un appartement reste plus difficile pour les femmes que pour les hommes. Cela s’explique entre autres par des écarts de salaires persistants : en France, les femmes gagnent encore environ 15 % de moins que les hommes, ce qui affecte directement leur capacité à emprunter et à épargner pour un apport. A cela s’ajoute le type de poste occupé, souvent mal-payé, précaire et souvent à temps partiel.

Par ailleurs, les femmes sont plus souvent monoparentales, ce qui accroît les critères et obligations à remplir pour se loger. Les banques perçoivent souvent ces femmes comme des profils plus « à risque », ce qui mène à des refus de prêts ou à des conditions d’emprunt désavantageuses.

Stigmatisation et Maternité : Des obstacles à l’accession à la propriété

Lorsqu’une femme décide d’acheter seule un appartement ou une maison, le chemin peut déjà être semé d’embûches. Mais quand elle est mère ou enceinte, les difficultés peuvent se multiplier. Les stéréotypes liés à la maternité pèsent lourdement dans le processus d’obtention d’un prêt immobilier, malgré les principes de non-discrimination. Dans cet environnement, les mères célibataires ou les femmes enceintes sont perçues par les tableaux de bord bancaires comme moins « stables » financièrement, ce qui aboutit souvent à des refus ou à des conditions d’emprunt plus strictes et désavantageuses.

Pour une mère célibataire, acheter seule un appartement ou une maison relève souvent du défi. Les banques examinent attentivement le profil de chaque emprunteur pour évaluer les risques. Les femmes qui élèvent seules un enfant se retrouvent souvent dans une situation jugée plus risquée par les institutions financières, en raison des charges financières supplémentaires qu’elles doivent assumer au quotidien. Les banques craignent que la stabilité financière soit moins assurée en cas de monoparentalité.

Ce traitement est souvent basé sur des stéréotypes plutôt que sur une évaluation réelle de la capacité de remboursement. En effet, une mère célibataire qui a un emploi stable et un revenu suffisant devrait être considérée comme tout autre emprunteur. Pourtant, certaines banques hésitent encore à accorder des prêts, ou imposent des conditions plus strictes, telles que des taux d’intérêt plus élevés ou un apport plus conséquent. Cela décourage naturellement n’importe quelle candidate qui souhaitent acheter seule un appartement ou une maison, malgré une situation financière tout à fait viable.

L’Impact de la grossesse sur l’accès à un prêt Immobilier

Pour les femmes enceintes, la situation est encore plus complexe. Certaines banques perçoivent la grossesse comme un « facteur de risque » en raison du congé maternité et des fluctuations de revenus qui pourraient en découler. Cela conduit parfois à des refus de prêt ou à des délais d’obtention plus longs, en dépit du fait que la grossesse n’affecte en rien la stabilité à long terme de l’emprunteur.

Ce type de discrimination est subtil, mais bien réel. Une femme enceinte qui tente d’acheter une maison seule peuvent faire face à des interrogations sur leur capacité à gérer à la fois la maternité et un engagement financier important, bien que cela ne soit pas une préoccupation similaire pour les hommes devenant pères. Cela révèle une inégalité profonde et ancrée dans les mentalités, notamment bancaires.

L’Évolution des mentalités sexistes chez les banquiers et assureurs: Un long chemin

Bien que certaines initiatives législatives et sociales tentent d’améliorer l’accès des femmes à la propriété, les résultats tardent à se concrétiser dans les faits. La loi sur l’égalité salariale, par exemple, vise à réduire les inégalités de revenus entre les hommes et les femmes. Cependant, l’écart salarial persistant continue d’impacter la capacité des femmes à emprunter, notamment lorsqu’une femme décide d’acheter une maison seule. L’écart de rémunération joue un rôle majeur dans la somme que les banques acceptent de prêter, et il est évident que les femmes monoparentales, ou celles qui prennent un congé maternité, sont davantage impactées.

En outre, les charges liées à l’éducation des enfants ne sont souvent pas prises en compte de manière juste. Alors que les mères célibataires assument la majorité des dépenses familiales, les institutions bancaires les pénalisent en raison de leur situation familiale, même si elles sont financièrement stables. Ce paradoxe place les femmes dans une situation d’injustice flagrante, perpétuant ainsi l’écart entre les hommes et les femmes en matière d’accès à la propriété.

Des solutions nécessaires pour combattre les stéréotypes liés aux genres dans l’accès à la propriété

Pour réellement permettre à une femme d’acheter seule un appartement ou une maison, il est indispensable de remettre en question ces stéréotypes et pratiques discriminatoires. Il est crucial que les banques adoptent des critères d’évaluation basés sur des données objectives plutôt que sur des idées reçues concernant la maternité ou la monoparentalité. Le gouvernement doit également renforcer les initiatives de soutien aux femmes souhaitant accéder à la propriété, en proposant par exemple des aides spécifiques pour les mères célibataires.

Des programmes de garantie de prêt pourraient également aider à réduire le « risque perçu » par les banques, tout en assurant aux femmes des conditions d’emprunt plus justes et plus accessibles. De plus, la sensibilisation des conseiller·es bancaires à ces problématiques pourrait contribuer à changer progressivement les mentalités au sein des institutions financières.

Acheter une maison seule, ou un appartement, en tant que femme, et plus encore en tant que mère, ne devrait pas être synonyme de discrimination. Pourtant, les stéréotypes liés à la maternité et à la monoparentalité continuent de freiner l’accès des femmes à la propriété. Pour changer la donne, il est nécessaire que les institutions financières, mais aussi les lois, s’adaptent aux réalités sociales d’aujourd’hui. Sans cela, les femmes continueront de subir ces obstacles injustes, renforçant encore les inégalités dans l’accession à la propriété.

Les autres formes de discriminations qui freinent les femmes d’accéder seules à la propriété

Malheureusement, le cancer n’est qu’un des nombreux obstacles que rencontrent les femmes dans leur parcours pour acheter un bien immobilier. Les inégalités salariales, le statut de monoparentalité, et même des discriminations plus insidieuses liées à leur état civil (célibataire, divorcée) viennent compliquer leurs démarches. Une étude de l’INSEE démontre que les femmes en couple sont moins souvent propriétaires de leur bien que les hommes, et que les inégalités se creusent encore après une séparation ou un divorce.

En effet, après une séparation, 22 % des femmes connaissent une chute de leur niveau de vie, contre seulement 3 % des hommes. Celles qui tombent sous le seuil de pauvreté après un divorce sont également plus nombreuses. Ces statistiques montrent une réalité implacable : l’accès à la propriété n’est pas une question neutre, il est fortement influencé par le genre.

Des solutions à imaginer pour qu’une femme puisse enfin acheter seule un appartement

Face à ces inégalités, des initiatives émergent, mais elles restent encore marginale et insuffisantes. La loi Lemoine, par exemple, représente un pas important en permettant aux personnes ayant été malades de souscrire plus facilement une assurance emprunteur sans surprime ni exclusion, sous certaines conditions. Mais ces mesures ne suffisent pas à éliminer les obstacles systémiques rencontrés par les femmes, justement parce qu’elles n’analysent et ne traitent jamais les sujets à travers le prisme du genre.

D’autres initiatives, comme la garantie VISALE, visent à offrir des garanties de loyer ou des aides financières aux femmes à faibles revenus ou monoparentales. Cependant, leur mise en œuvre reste inégale et dépend fortement du contexte géographique et économique.

Il faut faire ce chemin vers l’égalité Immobilière

Acheter seule un appartement ou une maison, lorsqu’on est une femme — et d’autant plus une femme ayant survécu à un cancer — reste un véritable parcours de la combattante. Les institutions financières doivent revoir leurs critères et pratiques afin de garantir un accès plus équitable à la propriété. En outre, il est essentiel que les femmes, quel que soit leur statut familial ou leur historique médical, ne soient pas contraintes de subir des discriminations injustifiées lorsqu’elles souhaitent devenir propriétaires.

Il est temps que les discours d’Octobre Rose dépassent une simple sensibilisation au cancer, mais englobent également les défis sociaux et économiques que rencontrent les survivantes, et plus largement toutes les femmes sur le chemin de l’accession à la propriété.


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Auteur : Claire Garcia
Ancienne gestionnaire des copropriétés, je suis une maman heureuse et blogueuse depuis 2019 ! Mes sujets de prédilection sont le style de vie, l'immobilier et l'organisation. Je suis partie prenante de l'aventure Garage&Grenier depuis le début et je vous proposerai surtout les conseils et astuces en organisation et gestion !

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