Sol argileux et maison fissurée : Ce site vous dit si ce phénomène dangereux vous concerne

Quel lien entre une maison fissurée et le changement climatique ? La météo actuelle vous donne quelques éléments de réponse. Une nouvelle canicule frappe la France après une période particulièrement pluvieuse. Ces phénomènes, essentiellement dus au réchauffement climatique, s’accentuent dans le temps. Au-delà d’un impact conséquent sur la biodiversité et notre qualité de vie, ces changements climatiques radicaux dégradent de plus en plus les bâtis en général et nos habitations en particulier. Quel est ce phénomène qui se développe et va concerner 3 maisons sur 4 ? Découvrez également ce site qui vous permet de savoir si votre logement est ou sera concerné par ces dégradations à l’avenir.

Face à la multiplication des phénomènes climatiques extrêmes, les fissures qui lézardent les maisons ne sont plus un simple tracas esthétique. Elles sont le signe alarmant d’un problème bien plus profond : le retrait-gonflement des argiles (RGA). En 2024, cette menace silencieuse liée au sol argileux touche de plus en plus de régions françaises, mettant en péril la stabilité de millions de maisons. Découvrez comment ce phénomène évolue, ses conséquences dramatiques et les solutions dans le cas d’une maison fissurée.

Qu’est-ce que le RGA (Retrait et gonflement d’argile) ?

Le retrait-gonflement des argiles (RGA) est un phénomène géologique causé par l’alternance de périodes de sécheresse et de fortes pluies, qui entraîne des variations de volume dans les sols argileux. En période de sécheresse, l’argile se rétracte, perdant de son volume, tandis qu’à la reprise des pluies, elle gonfle en absorbant l’eau.

Ces mouvements répétés de contraction et d’expansion peuvent provoquer des déplacements de terrain, susceptibles de causer des dommages significatifs aux structures bâties, en particulier les maisons individuelles, en les lézardant de fissures. C’est ainsi que bon nombre de propriétaires se retrouve avec une maison fissurée, souvent inhabitable et difficilement vendable.

Les maisons construites sur des terrains argileux sont particulièrement vulnérables à ces variations. Lorsque le sol se rétracte durant les périodes de sécheresse prolongée, il crée des vides sous les fondations, affaiblissant leur support. Au retour des pluies, le sol gonfle et exerce une pression sur les fondations. Ce cycle de mouvements peut entraîner des fissures sur les façades, les murs intérieurs et même les structures porteuses des habitations. Ce sont les causes souvent à l’origine d’une maison fissurée.

Selon un rapport de la sénatrice Christine Lavarde pour la commission des finances du Sénat, près de la moitié des maisons en France, soit environ 10 millions d’habitations, sont potentiellement affectées par le RGA. Cependant, un rapport publié en mai par l’association Conséquences avance que plus de 20 millions de Français seraient exposés à un risque moyen à fort de RGA. Cette estimation met en lumière l’ampleur du problème et l’inquiétude grandissante des propriétaires et des assureurs face à ce phénomène.

Le sol argileux, présent dans de nombreuses régions françaises, devient de plus en plus instable en raison des changements climatiques. Les cycles de sécheresse et de pluie s’intensifient, augmentant la fréquence et la gravité des phénomènes de Retrait-Gonflement d’Argile. Cela souligne l’importance de la vigilance et de la préparation pour les propriétaires de maisons dans ces zones à risque.

Dans cet article, vous retrouverez le site qui vous permettra de savoir si vous êtes concerné·e par le phénomène de Retrait et Gonflement d’Argile. Mais d’abord, jetons un coup d’œil sur le lien entre le sol argileux et une maison fissurée.

Conséquences du retrait et gonflement de sol argileux sur les maisons et les habitats en général

Lorsque ces cycles de gonflement et de rétraction se répètent, ils provoquent des mouvements du sol qui, à long terme, peuvent causer des fissures importantes sur les façades et même affecter la stabilité des fondations. Le réchauffement climatique exacerbe ce problème en augmentant la fréquence et l’intensité des sécheresses. Entre 1989 et aujourd’hui, le nombre de sinistres liés au RGA a ainsi augmenté de 145 % en France, révélant l’ampleur croissante de cette menace pour les habitations.

Les climatologues s’inquiètent également de l’extension géographique du phénomène depuis les années 2000. Alors qu’il était autrefois limité à des régions comme la Nouvelle-Aquitaine, le Centre-Val de Loire, l’Occitanie et la région PACA, le RGA s’est désormais propagé à d’autres zones. Des régions comme le Grand-Est, la Bourgogne-Franche-Comté et l’Auvergne-Rhône-Alpes enregistrent aujourd’hui une hausse spectaculaire des sinistres liés au Retrait et gonflement d’Argile.

Cette expansion géographique signifie que de plus en plus de maisons sont susceptibles de subir des dommages structurels. Les propriétaires doivent donc être particulièrement vigilants et envisager des mesures préventives pour protéger leurs biens contre ce phénomène. Le renforcement des fondations et l’amélioration de la gestion des eaux autour des habitations sont quelques-unes des solutions envisageables pour atténuer les effets du sol argileux et éviter de se retrouver avec une maison fissurée.

L’augmentation des sinistres liés au RGA pose également des défis importants pour les assureurs, qui doivent faire face à un nombre croissant de demandes d’indemnisation. Cela souligne la nécessité de politiques d’urbanisme adaptées et de stratégies de gestion des risques pour minimiser l’impact de ce phénomène sur les habitations et les infrastructures.

Maison fissurée : Comment savoir si on peut être concerné·e par le sol argileux et les fissures ?

Aucune région n’est désormais épargnée par le phénomène de retrait-gonflement des argiles (RGA), à l’exception de la Bretagne et de la Normandie où les terrains sont moins argileux et les écarts d’humidité entre les saisons moins prononcés.

L’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) estime que 16,2 millions de maisons risquent de présenter des fissures dues au RGA d’ici 2050, contre 10 millions actuellement concernées. Cette projection se base sur le scénario de référence du gouvernement, fourni par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui prévoit une augmentation des températures de 2,7 degrés d’ici 2100. D’où l’utilité de connaitre la situation de votre maison même si, pour l’instant, vous ne constatez pas de dégâts dans votre logement à l’aide du site ci-dessous.

Pour savoir si votre maison est susceptible d’être affectée par le phénomène de retrait-gonflement d’argile, vous pouvez consulter le site “Risque Maison Climat RGA“, développé par la start-up Callendar, spécialisée dans l’évaluation des risques climatiques. Cet outil vous permet d’évaluer le niveau de risque auquel votre habitation est exposée en entrant simplement votre adresse postale et en renseignant quelques caractéristiques de votre maison, telles que le type de construction (collectif ou individuel), la présence ou non d’un sous-sol, et la forme du bâtiment.

Pour établir un diagnostic précis, l’outil prend en compte trois facteurs principaux : la nature du sol, la structure du bâti et le risque climatique (notamment la sécheresse). En croisant ces données, il détermine le niveau de vulnérabilité de la maison, qu’il classe en trois catégories : faible, moyen ou fort. Toutes les maisons sont potentiellement concernées par le RGA, mais les maisons pavillonnaires construites après les années 60 sont particulièrement vulnérables, surtout celles qui n’ont pas de fondations profondes, telles que celles sans sous-sol ou vide sanitaire.

Que faire en cas d’apparition des fissures sur une maison ?

Pas de panique! L’apparition de fissures peut avoir diverses origines et n’est pas nécessairement liée à la sécheresse. Avant toute chose, il est essentiel de réaliser un diagnostic sur la maison fissurée avec l’aide d’un expert pour déterminer si le problème est lié au sol, à la structure de la maison ou à des malfaçons éventuelles.

Une fois les fissures constatées, il est crucial de les signaler à votre mairie. La mairie doit constituer un dossier détaillant les dommages observés sur la maison fissurée et recueillis par les occupants. Ce dossier est ensuite envoyé en préfecture, qui peut décider de prendre un arrêté de catastrophe naturelle. En cas de reconnaissance officielle, des experts sont mandatés par les compagnies d’assurances pour inspecter les lieux et déterminer si les fissures sont directement imputables à la sécheresse.

Les différentes formes de fissures sur les murs peuvent fournir des indices sur leur origine. Par exemple, les fissures en escalier sont souvent indicatives d’un problème lié au sol. Ce type de fissure est typique du phénomène de retrait-gonflement des argiles (RGA). Pendant les périodes de chaleur intense, l’argile se rétracte, entraînant une perte de matière et impactant la stabilité de la structure de la maison.

En hiver, l’argile gonfle à nouveau avec l’humidité. Ce cycle perpétuel, combiné à des périodes de sécheresse de plus en plus longues en raison du changement climatique, provoque l’apparition d’une maison fissurée. Ces variations lentes mais constantes du niveau d’humidité entraînent des dégâts significatifs sur les bâtiments : fissurations, affaissements, tassements différentiels et déformations structurelles.

Que faire avec une maison fissurée ? Comment traiter les fissures et combien cela coûte ?

Pour traiter les fissures causées par le phénomène de retrait-gonflement des argiles, l’une des techniques les plus efficaces est l’injection de résine polyuréthane dans le sol. Cette méthode non invasive consiste à injecter de la résine à travers des trous forés dans le sol sous les fondations. Selon les professionnels du secteur, cette technique permet de stabiliser et de renforcer les sols argileux en comblant les vides et en réduisant la perméabilité du sol.

guide complet pour maitriser la vente de votre bien immobilier pour les propriétaires, vendeuses et vendeurs, vente appartement et maison

Le processus d’injection de résine permet de solidifier les fondations et de prévenir de nouveaux mouvements du sol qui pourraient aggraver les fissures existantes ou en créer de nouvelles. En comblant les vides sous les fondations, la résine assure une meilleure répartition des charges de la maison fissurée, réduisant ainsi les risques d’affaissement et de déformation des structures.

Le coût moyen d’une intervention de ce type est d’environ 55 000 €, pour une durée d’environ 4 à 5 jours de travaux. Ce montant peut sembler élevé, mais il est souvent entièrement pris en charge par les assurances si la commune où se situe la maison a été déclarée en état de catastrophe naturelle. Cette déclaration permet aux propriétaires de bénéficier d’une couverture d’assurance pour les travaux nécessaires à la réparation d’une maison fissurée à cause des dommages causés par le RGA.

En claire, bien que coûteuse, l’injection de résine est une solution efficace et durable pour traiter les fissures causées par le retrait-gonflement des argiles. Les propriétaires concernés par une maison fissurée devraient vérifier la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle de leur commune pour bénéficier d’une prise en charge des coûts par leur assurance.

Comment les assurances couvrent les fissures dans un logement ?

L’État a récemment publié un arrêté concernant les catastrophes naturelles, spécifiquement pour les dommages causés aux logements par le phénomène de retrait et gonflement des argiles (RGA) sur la période du 1er janvier 2023 au 31 décembre 2023. Cette mesure est une bonne nouvelle pour les propriétaires d’une maison fissurée. L’arrêté du 18 juin 2024, publié le 2 juillet 2024 au Journal officiel, ouvre la voie à une indemnisation pour les dommages survenus durant cette période.

Cependant, obtenir cette indemnisation peut s’avérer être un véritable parcours du combattant pour les sinistrés. La reconnaissance officielle de l’état de catastrophe naturelle est une condition sine qua non pour que les assurances acceptent de couvrir les dommages. Sans cette reconnaissance, les propriétaires ne peuvent pas espérer voir leur dossier d’assurance accepté.

L’arrêté précise que “l’état de catastrophe naturelle constaté … peut ouvrir droit à la garantie des assurés contre les effets des catastrophes naturelles sur les biens faisant l’objet des contrats d’assurance visés au code des assurances”. L’arrêté apprend la précision que ce droit peut être ouvert ” lorsque les dommages matériels directs qui en résultent ont eu pour cause déterminante l’effet de cet agent naturel et que les mesures habituelles à prendre pour prévenir ces dommages n’ont pu empêcher leur survenance ou n’ont pu être prises.”

Toutefois, même avec cette reconnaissance, la procédure d’indemnisation reste complexe. L’assuré dispose de 30 jours après la publication du décret de reconnaissance pour déposer sa demande auprès de son assureur. Ensuite, la compagnie d’assurances doit mandater un expert pour vérifier que les dommages sont bien dus au RGA. Ce processus, qui implique des experts, des techniciens, et l’analyse des solutions et des indemnités, peut s’étendre sur plusieurs années, parfois jusqu’à trois ans, et ce, même si toutes les parties sont d’accord.

En conclusion, bien que la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle facilite l’indemnisation, la procédure reste longue et complexe, nécessitant patience et persévérance de la part des sinistrés.

Quelle est la franchise d’assurance en cas de fissures sur les murs d’une maison ?

Il est important de garder à l’esprit qu’une franchise d’assurance doit être réglée par l’assuré en cas de sinistre, et son montant peut varier. Selon l’arrêté, “la franchise applicable est modulée en fonction du nombre de constatations de l’état de catastrophe naturelle intervenues pour le même risque au cours des cinq années précédant la date de signature du présent arrêté dans les conditions prévues par les articles L. 125-2 et D. 125-5-9 du code des assurances”. Cela signifie que le montant de la franchise peut augmenter si le phénomène de catastrophe naturelle a été constaté plusieurs fois dans la même zone sur une période de cinq ans.

Face à la fréquence croissante des épisodes de sécheresse, plusieurs propositions de loi ont été introduites pour simplifier le parcours des sinistrés. L’une de ces propositions, portée par la députée écologiste Sandrine Rousseau, vise à réformer le régime public-privé d’assurance des catastrophes naturelles. Bien que cette proposition ait été adoptée par l’Assemblée nationale, elle n’a pas réussi à passer l’épreuve du Sénat en raison des coûts jugés trop élevés.

Toutefois, même si ce texte devait être réexaminé à l’Assemblée, les récents bouleversements politiques, tels que la dissolution du gouvernement, risquent de mettre fin à cette proposition. D’autres initiatives législatives visant à améliorer la prise en charge des sinistrés pourraient également subir le même sort, laissant les propriétaires d’une maison fissurée sans les réformes nécessaires pour simplifier leurs démarches d’indemnisation.

Maison fissurée à cause de retrait-gonflement du sol argileux, l’essentiel à retenir

Le phénomène de retrait-gonflement des argiles (RGA) constitue un défi de taille pour les propriétaires de maisons en France. La reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle est une étape cruciale pour obtenir une indemnisation des assurances pour les travaux sur une maison fissurée, mais le processus peut être long et complexe.

Rejoignez d'autres propriétaires et recevez chaque semaine la lettre hebdo de Garage&Grenier avec toute l'actualité immobilière, les analyses, les tendances et les bonus en exclusivité


 
La protection et la confidentialité des données nous tiennent à cœur. Garage&Grenier utilise les informations que vous fournissez pour vous proposer du contenu pertinent. Vous pouvez vous désinscrire de ce type de communications à tout moment. Pour plus d'informations, nous vous invitons à consulter notre Politique de Confidentialité

Des solutions existent, telles que l’injection de résine pour stabiliser les fondations, bien que coûteuses. Toutefois, avec l’assouplissement récent des critères de reconnaissance et une meilleure prise en charge des sinistres, les propriétaires peuvent espérer un soutien plus efficace. La vigilance et l’anticipation restent essentielles : en utilisant des outils d’évaluation des risques comme le site “Risque Maison Climat RGA” et en réalisant des diagnostics réguliers, il est possible de minimiser les dégâts et de protéger votre logement face à ce phénomène insidieux.

Face à ce défi, il est impératif de rester informé et de prendre des mesures préventives pour limiter les impacts du RGA sur votre habitation. Protéger votre maison aujourd’hui, c’est assurer sa pérennité pour demain et ne pas vous retrouver avec une maison fissurée. En s’armant de connaissances et en adoptant des stratégies de prévention adaptées, les propriétaires peuvent mieux faire face aux risques associés au retrait-gonflement des argiles et ainsi sécuriser leur investissement immobilier contre les effets du changement climatique.



Auteur : Rédaction Garage&Grenier
Nous accompagnons les propriétaires dans la vente de leur appartement ou maison. Nous vous apportons des conseils, des produits et des services pour une vente immobilière réussie. Aussi, nous alimentons le blog avec des publications pertinentes. Nous vous offrons le décryptages de l'actualité liée à l'immobilier, mais aussi notre point de vue de rédaction, les analyses, les conseils, les astuces etc.

Laisser un commentaire