Travaux de rénovation énergétique : Une nouvelle étude sur les économies réelles

Sur les travaux de rénovation énergétique, on manque cruellement de données globales et précises. Le dernier rapport de l’Atelier Parisien d’Urbanisme (APUR) tombe à pic et jette la lumière sur la consommation énergétique des logements sociaux parisiens avec une étude sur plus de 76 000 logements. L’association va jusqu’à analyser l’évolution de la consommation pour un panel de plus 9000 logements avant et après les travaux de rénovation énergétique dans le cadre du Plan Paris Climat. Si les résultats sont à examiner avec prudence, l’importance de cette étude est primordiale. 

Contexte et méthodologie : Une analyse approfondie avant les travaux de rénovation énergétique

La récente étude menée par l’APUR, dont le premier volet peut être consulté ici,  représente une avancée majeure dans la compréhension des défis énergétiques auxquels font face les logements sociaux à Paris, mais indirectement ailleurs aussi. 

Avec une analyse approfondie portant sur plus de 76 000 unités d’habitation du parc social, et plus de 9000 logements ayant fait objet des travaux de rénovation énergétique, cette recherche offre un aperçu sans précédent de la consommation énergétique et de l’efficacité des bâtiments sociaux dans la capitale française. 

Le cœur de cette démarche réside dans la volonté de cartographier les dépenses énergétiques, afin d’identifier non seulement les zones de forte consommation mais aussi les opportunités d’amélioration significatives.

En se basant sur des données concrètes et des études de cas, l’APUR, dont l’objectif est de suivre les évolutions sociétales et architecturales dans le Grand Paris, cherche à établir un diagnostic le plus précis. 

Au-delà de la simple évaluation des dépenses énergétiques, l’étude ambitionne de mettre en lumière les corrélations entre différents facteurs tels que le type de bâtiment, l’année de construction, les matériaux utilisés et les technologies de chauffage. 

C’est en décortiquant ces différents éléments que l’APUR veut proposer des pistes d’amélioration viables et efficaces, adaptées aux spécificités de chaque bâtiment. Cette approche holistique est essentielle pour élaborer des stratégies de rénovation énergétique qui répondent aux enjeux environnementaux actuels tout en améliorant le confort des résidents.

Principales découvertes : Une révélation énergétique

L’enquête menée par l’APUR a mis en lumière des résultats à la fois révélateurs et alarmants quant à la consommation énergétique des logements sociaux à Paris et la nécessité des travaux de rénovation énergétique.

L’une des principales découvertes du rapport est la relation évidente entre le type de chauffage, l’âge des bâtiments et leur efficacité énergétique. Cette corrélation met en évidence des disparités significatives, illustrant ainsi les défis à surmonter pour parvenir à une réelle durabilité environnementale.

Les logements les plus anciens, souvent équipés de systèmes de chauffage obsolètes, sont particulièrement énergivores, contribuant de manière disproportionnée aux émissions de gaz à effet de serre. À l’inverse, les bâtiments récents, bénéficiant de technologies plus modernes et de normes de construction plus strictes, affichent une consommation nettement inférieure. 

Les évidences ! – direz-vous. Effectivement, mais les enjeux sont tellement importants que chaque évidence doit être vérifiée même plusieurs fois avant de lancer des travaux de rénovation énergétique à grande échelle.

Le rapport souligne également l’importance d’une approche globale pour réduire l’empreinte énergétique des logements sociaux. Il ne s’agit pas seulement de remplacer les anciens systèmes de chauffage, mais aussi d’améliorer l’isolation, de renforcer l’étanchéité des bâtiments et d’adopter des solutions de chauffage écologiques. Cette stratégie intégrée est cruciale pour diminuer les besoins en énergie tout en améliorant le confort et la qualité de vie des résident·es.

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Les travaux de rénovation énergétique et leur impact

Les initiatives de travaux de rénovation énergétique entreprises dans le cadre du Plan Climat Parisien ont produit des résultats significatifs et mesurables, comme l’illustre le rapport de l’Atelier Parisien d’Urbanisme (APUR). 

Le document révèle une baisse substantielle de la consommation d’énergie dans les logements sociaux rénovés. Ces données confirment l’impact positif des travaux de rénovation et leur contribution à la transformation du parc immobilier social parisien.

La consommation énergétique des logements rénovés a baissé entre 18 % pour les appartements chauffés au chauffage urbain, jusqu’à 31 % pour les logements disposant du chauffage électrique.

Globalement, on constate une baisse de la consommation énergétique de 28 %, en moyenne,  en comparant la consommation pendant les trois années avant les travaux de rénovation énergétique  aux années suivantes. Mine de rien, cela représente une économie de 200 à 450 € par an et par le logement. 

Le rapport détaille les différentes interventions effectuées dans le cadre des travaux de rénovation énergétique : de l’isolation thermique des murs, plafonds et sols à l’installation de systèmes de chauffage et de ventilation plus performants et respectueux de l’environnement. Ces mesures ont non seulement réduit la demande énergétique globale mais ont également amélioré la qualité de vie des habitants, en leur offrant des logements plus chauds en hiver et plus frais en été.

Le document souligne notamment l’importance de l’isolation thermique, identifiée comme le levier le plus efficace pour améliorer la performance énergétique des bâtiments. Selon les données du rapport, il peut y avoir une différence dans la consommation énergétique allant de -10% à -40% entre les logements dans des bâtiments de la même année de construction selon si ces bâtiments ont bénéficié d’une Isolation par l’extérieur (IPE) ou non. 

Cette réduction de la consommation énergétique se traduit par des économies significatives sur les factures des résidents, contribuant ainsi à lutter contre la précarité énergétique. Cependant, les rapporteurs n’oublient pas de signaler que l’isolation par l’extérieur ne peut pas être installée sur tous les bâtiments.

Faudra-il changer les règles d’urbanisme ? Les auteur·es du rapport ne le préconisent pas spécialement comme le souligne une interview dans Que-Choisir. Par ailleurs, les nouveaux procédés de l’isolation par l’intérieur pallient cette problématique.

Les résultats de la rénovation énergétique à examiner avec prudence 

La démarche entreprise par l’APUR est un appel à la coopération et à l’engagement de toutes et tous. Mais cette démarche et ses résultats démontrent à quel point ce type d’études est précieux et qu’il devrait en avoir beaucoup plus et partout. 

La multiplication d’études, d’enquêtes et de données permettrait des interprétations plus pertinentes et plus proches de la réalité.

Car, malgré une méthodologie irréprochable, les résultats de ce rapport portent à différentes interprétations. 

Si l’économie d’énergie à grande échelle après les travaux de rénovation énergétique sont indiscutables, l’ampleur de l’impact et de l’économie d’énergie l’est moins. En effet, cette étude a lieu dans la période de la forte augmentation de prix d’énergie, d’inflation et de précarité financière de la population. 

Selon le dernier rapport de la Fondation d’Abbé Pierre, 26% des ménages en France ont eu froid chez eux cette année (ils étaient 16 % en 2020) et le nombre de personnes en précarité énergétique, ce qui veut dire qu’elles consacrent plus de 10% de leurs revenus aux factures d’énergies, a explosé ces dernières années : 12,1 millions de personnes en France en 2023.

La crise du logement n'est pas un phénomène nouveau mais qui s'est aggravé au fil des décennies

La crise du logement en France est marquée par le mal-logement de millions de personnes, l’inefficacité des politiques, et une spéculation immobilière exacerbant le problème. Divers facteurs aggravent la situation éloignant des candidats à l’acquisition et la location. Les initiatives peinent à répondre aux défis écologiques et sociaux, nécessitant des réponses plus systématiques et concertées.

Lire plus : Crise du Logement : sauront-ils construire autre chose ?

On peut donc légitimement se poser la question si l’ampleur des économies constatée est liée totalement ou seulement partiellement aux travaux de rénovation énergétique. 

On peut aussi se poser la question si les travaux de rénovation énergétique, et autres avancées en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique à condition d’être réellement appliquées, ainsi que les aides éventuelles, seront réellement suffisantes sans réelles avancées sociales concrètes.

Les questions restent ouvertes et votre avis est bienvenu. Laissez-nous un commentaire et partagez cet article pour alimenter le débat. 



Auteur : Rédaction Garage&Grenier
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