Dissolution de l’Assemblée Nationale : un impact puissant sur le marché immobilier ?
- juin 19, 2024
- Envoyé par : Rédaction Garage&Grenier
- Catégories: Actus économiques, Analyse et débat
La dissolution de l’Assemblée Nationale a jeté une ombre d’incertitude sur le marché immobilier français. Depuis l’annonce, la baisse des taux d’intérêt entamée ces dernières semaines se montre plus incertaine, ajoutant une pression supplémentaire sur les acheteurs potentiels déjà confrontés à une inflation certaine et une fébrilité économique. Les propriétaires, notamment celles et ceux qui envisagent de vendre, s’interrogent. Cette situation risque-t-elle de fragiliser encore plus un secteur de l’immobilier déjà sous tension et de renforcer davantage une crise du logement sans précédent ? Explications
Les raisons de la dissolution de l’Assemblée Nationale
La dissolution de l’Assemblée Nationale n’est pas une nouveauté en France. Utilisée à plusieurs reprises au cours de l’histoire, elle constitue un outil constitutionnel permettant au Président de la République de tenter de clarifier une position politique ou, plus souvent, de renforcer sa position.
Lors des dernières élections européennes, les résultats ont montré une fragmentation significative du paysage politique français. Le parti du Président, La République En Marche (LREM), a perdu du terrain. Ces résultats ont révélé des fractures au sein de la majorité parlementaire renforcées ces deux dernières années. Par exemple, certaines divergences ont émergé sur les questions de la réforme des retraites, de la transition écologique et de la politique migratoire. La plupart de réformes s’attaquant aux droits et libertés ont ainsi été votées avec le soutien des députés de l’extrême droite.
Emmanuel Macron a évoqué plusieurs raisons pour justifier la dissolution de l’Assemblée Nationale :
- Conflits internes au sein de la majorité parlementaire : Les divisions croissantes au sein de son propre camp rendaient difficile la mise en œuvre de son programme.
- Désaccords sur des réformes clés : Certaines tensions autour des questions cruciales pour la majorité ont pu conduire à des impasses sans intervention présidentielle, nécessitant une redéfinition du soutien parlementaire.
- Perte de confiance généralisée du public : Les résultats des élections européennes ont également montré une montée de la défiance envers les institutions gouvernementales. La faible participation et la montée des votes contestataires ont indiqué un mécontentement croissant parmi les citoyen·nes, mettant en lumière la nécessité d’une révision du soutien politique.
- Volonté de renforcer la légitimité politique : Avec la dissolution de l’Assemblée Nationale, Emmanuel Macron cherchait à obtenir un nouveau mandat législatif plus cohérent avec ses objectifs. Cette manœuvre visait à clarifier le soutien politique et à garantir que les réformes puissent être adoptées sans blocages internes.
Cependant, bien que parfois nécessaire ce qui ne veut pas dire que c’était le cas en ce moment, la dissolution de l’Assemblée Nationale engendre souvent une période de grande instabilité politique et économique. L’incertitude qui accompagne de nouvelles élections législatives peut perturber les marchés, décourager les investissements et prolonger les périodes de stagnation économique.
En résumé, la décision de dissoudre l’Assemblée Nationale par Emmanuel Macron s’inscrit dans une tentative de clarifier sa position et renforcer sa légitimité. Comptant sur une gauche désunie et paraissant comme le seul rempart contre l’extrême droite, le Président de la République a voulu jouer sa dernière carte. Cependant, seulement une semaine plus tard, il s’avère que les habituels castors ont décidé de construire les barrages contre l’extrême droite bien plus à gauche, laissant Emmanuel Macron, et sa politique néo-libérale, seul au milieu des courants.
Impact sur l’économie : un nuage sombre
L’économie française, déjà fragilisée par les répercussions toujours palpables de la pandémie de Covid-19 et les tensions internationales, se retrouve désormais sous une nouvelle menace : la dissolution de l’Assemblée Nationale et la crise politique qui peut en résulter. Ce bouleversement politique crée un climat d’incertitude qui, selon les économistes et les entreprises, dissuade les investissements et perturbe les marchés financiers. Mais qu’en est-il réellement ?
Un climat d’incertitude économique
Selon de nombreux économistes, l’incertitude politique engendrée par la dissolution de l’Assemblée Nationale a des effets négatifs immédiats sur l’économie. Les entreprises, en particulier, sont en première ligne. En raison du manque de clarté sur les orientations politiques futures, de nombreuses entreprises choisissent de retarder leurs décisions stratégiques majeures, telles que les investissements en capital et les expansions. Il est encore tôt pour déterminer l’impact réel de cette situation mais le retard des orientations stratégiques et d’investissements ont été déjà présents avant même l’annonce de la dissolution de l’Assemblée Nationale.
Des études récentes montrent que les entreprises françaises ont réduit leurs plans d’investissement de 15 % par rapport à l’année précédente. Les secteurs les plus touchés sont ceux qui dépendent fortement des réglementations gouvernementales, comme la construction, l’énergie et l’industrie technologique.
Cet état de l’économie arrive fréquemment pendant la période électorale. Il n’est pas rare que, avant les élections, l’économie ralentit considérablement en attendant les résultats des élections et la constitution d’une nouvelle majorité. Il est vrai que cette fois-ci cela arrive pour la deuxième fois en seulement 2 ans avec d’autres éléments perturbants l’économie présentes: la période post-covid, l’agression militaire de l’Ukraine par la Russie, d’autres tensions internationales liées aux conflits mais aussi les changements climatiques etc.
Il n’est pas non plus rares que le patronat agite les craintes de récessions et de plans sociaux lorsqu’il cherche à se faire entendre et imposer sa vision, notamment via ses instances représentatives comme MEDEF ou CPME. Mais cela fait plusieurs années que l’on entend le même refrain tout en enregistrant chaque année un record en bénéfices engendrées et dividendes distribuées aux actionnaires qui ne sont même pas taxées, d’ailleurs.
Réactions des marchés financiers à la dissolution de l’Assemblée Nationale
Les marchés financiers ont également réagi négativement à l’annonce de la dissolution. Et c’est vrai. Les indices boursiers français ont connu une volatilité accrue, avec une baisse moyenne de 3 % dans les jours qui ont suivi l’annonce. Les investisseurs, devenus plus prudents, préfèrent désormais attendre de voir comment la situation politique évoluera avant de prendre de nouvelles positions. Il est curieux de signaler que CAC40 enregistre bien davantage de baisse lors de l’annonce de la création du Nouveau Front Populaire qu’à l’annonce d’une possible victoire de l’extrême droite aux futures élections législatives en France.
Les obligations d’État françaises ont vu leurs rendements augmenter, signe d’une perception de risque accru. Cette situation entraîne une hausse des coûts d’emprunt pour le gouvernement, ce qui pourrait compliquer davantage la gestion de la dette publique. La décision d’ Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée Nationale a eu pour conséquence de liquider l’un des derniers arguments de la France face à l’international : sa crédibilité et sa relative stabilité politique.
Consommation des ménages en berne ?
La consommation des ménages, un moteur crucial de l’économie française, est également affectée. L’incertitude politique et économique pousse les consommateurs à adopter une attitude plus prudente, réduisant leurs dépenses discrétionnaires. Les ventes au détail ont montré une stagnation au cours des derniers mois, et les prévisions à court terme restent pessimistes, selon les économistes.
Bien entendu, beaucoup essayent de détourner ces données pour pointer le risque d’arriver d’un gouvernement de gauche au pouvoir, en oubliant que l’alternative, soit l’extrême droite, est bien plus dangereuse et mortifère.
En toute clarté, la consommation des ménages est bien plus liée à la période inflationniste que nous traversons. Des tendances décroissantes de la consommation sont présentes depuis presque deux ans. C’est une réaction naturelle face à la hausse des prix. Donc le manque de confiance des ménages et la baisse de leur consommation ne peuvent en aucun cas être attribuées à telle ou telle raison en particulier. C’est la somme de tous les événements économiques mais aussi des décisions économiques et politiques de ces dernières années qui a affecté nos budgets.
Impacts réels économiques constatés après la dissolution de l’assemblée nationale
Il est primordial de faire part des choses entre ce qui relève des hypothèses des économistes et d’autres experts et ce qui est véritablement réel. Pour l’instant, les impacts réels sur l’économie restent principalement liés à l’incertitude et à la prudence accrue des acteurs économiques.
Bien que certains signes de ralentissement ne peuvent pas être niés, aucune récession immédiate n’a été observée. Les indicateurs de confiance des entreprises et des consommateurs sont en baisse certes, et les prévisions de croissance économique pour l’année en cours ont été révisées à la baisse par plusieurs institutions financières. Mais en soi, il s’agit d’une constante depuis plusieurs mois qui n’arrive pas brusquement du jour au lendemain.
En somme, la dissolution de l’Assemblée Nationale jette une ombre sur l’économie française. Cependant les impacts réels à long terme restent à déterminer. L’incertitude actuelle pourrait aggraver les difficultés économiques et en retarder la reprise. Mais rien n’est figé. L’avenir dépendra en grande partie de la rapidité avec laquelle une nouvelle stabilité politique pourra être établie et de la nature des politiques économiques qui seront mises en place par la nouvelle majorité parlementaire.
Par exemple un SMIC à 1600 euros net, avec une augmentation automatique généralisée des salaires, ainsi que l’indexation des salaires et retraites à l’inflation représenteraient pour la majorité de personnes en France une véritable bouffée d’oxygène qui changerait la donne. Imaginez seulement si cela arrivait. Nous savons que ce n’est pas encore le cas. Mais imaginez, seulement !
Réformes en suspens : des projets en attente
Parmi les résultats concrets de la dissolution de l’Assemblée Nationale c’est la mise en pause de plusieurs réformes et projets de loi que la majorité mais aussi les entreprises jugeaient cruciaux pour l’économie et le secteur immobilier. Cette paralysie législative empêcherait la mise en œuvre de mesures que la majorité sortante considérait nécessaires pour stabiliser et stimuler le marché immobilier. Les professionnels de l’immobilier, qui subissent certaines difficultés, se retrouvent donc dans l’attente, incapables de planifier efficacement leurs actions futures comme ils étaient incapables de bien réguler et modérer leurs actions passées.
Examinons en détail quelques-unes de ces réformes actuellement en suspens et nous verrons si elles ont réellement de l’impact sur les propriétaires.
Frais bancaires de succession
Parmi les réformes en attente figure la proposition de loi de la députée socialiste Christine Pirès Beaune visant à supprimer certains frais bancaires de succession pour des petites sommes ou lorsque le défunt est mineur. Ce texte, adopté par l’Assemblée Nationale fin février et par le Sénat le 15 mai, avait pour objectif d’alléger les charges financières des ménages en deuil. Selon Thomas Cazenave, ministre en charge des comptes publics, entre 30 et 40 % de la population auraient bénéficié de la gratuité des frais bancaires de succession, tandis que 80 % des citoyens n’auraient pas payé plus de 200 euros de frais.
Cependant, après son adoption en première lecture, le texte a été renvoyé à la Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire pour une deuxième lecture qui n’aura pas lieu à moins que la future majorité ne décide de le remettre à l’ordre du jour. Le sénateur de Paris, Rémi Féraud, avait déploré l’absence d’un vote sans modifications, ce qui aurait permis une mise en œuvre plus rapide de la loi. La dissolution de l’Assemblée a donc retardé indéfiniment cette réforme.
Projet de loi logement
Un autre texte important en suspens est le projet de loi logement du gouvernement. La loi Kasbarian 2, dans la continuité d’une première loi, visait notamment à assouplir les règles du logement social en s’attaquant à la Loi SRU et notamment les dispositions imposant un quota des logements sociaux dans les communes de plus de 3500 habitants.
Adopté en commission par les sénateurs, il devait être examiné en séance plénière le 17 juin. Cependant, en raison de la dissolution, le Sénat a cessé de siéger, laissant le projet de loi en suspens.
Il est important de préciser que le projet de cette loi, par son caractère fortement libéral et anti-social, a été sévèrement critiquée par les partis progressistes ainsi que la société civile investie sur la question du logement.
Fermetures abusives de comptes bancaires
La proposition de loi visant à lutter contre les fermetures abusives de comptes bancaires est également en attente. Adoptée en commission au Sénat, elle devait être examinée en séance le 12 juin. Cette loi aurait offert une protection accrue aux consommateurs en garantissant des procédures plus transparentes et équitables pour la fermeture de comptes bancaires. La dissolution a interrompu ce processus législatif, laissant les consommateurs sans cette protection renforcée.
Fiscalité Airbnb et simplification économique
Parmi les autres projets de loi affectés figure celui visant à renforcer les outils de régulation des meublés de tourisme, notamment en modifiant la fiscalité des logements type Airbnb. Adopté par l’Assemblée et le Sénat, ce texte devait faire l’objet d’un ultime examen en commission mixte paritaire. La dissolution a également mis en suspens ce projet de loi.
Plan d’épargne avenir Climat
Le Plan d’épargne avenir Climat, prévu dans la loi de finances 2024 pour être lancé le 1er juillet, est en attente de plusieurs décrets. Ce dispositif vise à encourager l’épargne durable et à soutenir les investissements verts, mais la publication des décrets nécessaires est maintenant incertaine en raison de la dissolution.
La dissolution de l’Assemblée Nationale a donc mis en suspens des réformes et des projets de loi dont certains allaient toucher l’économie française. Certains allaient impacter, et d’une manière négative, le secteur du logement et de l’immobilier ainsi que des citoyen·nes, qu’ils/elles soient locataires ou propriétaires. D’autres bien plus nécessaires et plus progressistes, comme par exemple le projet de loi porté par Sandrine Rousseau, députée sortante EELV, destiné à améliorer l’indemnisation des particuliers dont les habitations ont été endommagées par le phénomène de retrait-gonflement des sols, ont déjà été mal partis pour être votés et ont déjà subi un rejet soit de l’Assemblée soit du Sénat. La dissolution n’y était pour rien. La politique néo-libérale, si.
Une crise de confiance dans le marché immobilier ?
La dissolution de l’Assemblée Nationale a créé une certaine période d’incertitude politique et économique en France, du moins une période remplie d’interrogations. On le ressent autour de nous et cela a aussi un impact sur le marché immobilier. Plusieurs défis concrets se présentent, affectant aussi bien les acheteurs potentiels que les propriétaires et les investisseurs. Examinons en détail les effets concrets que cette situation pourrait avoir sur le marché immobilier et leur réel poid pour des propriétaires, notamment celles et ceux avec un impératif de vente.
Hausse des taux de crédit immobilier
L’un des impacts les plus immédiats de la dissolution de l’Assemblée Nationale est la réaction des taux de crédit immobilier. En période d’incertitude politique, les banques cherchent à se protéger contre les risques accrus en augmentant les taux d’intérêt. Cela a pour effet de rendre les emprunts immobiliers plus coûteux et moins accessibles pour les acheteurs potentiels.
Mais selon les données récentes, les taux des crédits immobiliers ont plutôt tendance à baisser. Cela peut être paradoxal si l’on ne prend en compte que, juste avant les élections européennes et la dissolution de l’Assemblée Nationale, la BCE a pris la décision de baisser ses taux directeurs d’un quart de point. Cette décision a renforcé une baisse des taux d’intérêt des prêts immobiliers qui a été déjà amorcée depuis le mois de février 2024.
La situation politique en France aura forcément un impact sur les taux d’intérêt à court terme qui pourrait se traduire, au pire, par une nouvelle stagnation et le renforcement des conditions de l’obtention d’un prêt. A l’heure actuelle, il n’y a absolument aucune raison concrète, sauf la recherche des profits de la part des banques, qui pourrait justifier une nouvelle hausse radicale des taux d’intérêt, notamment des prêts immobiliers.
Chute de la demande des logements… vraiment ?
Selon certains experts, l’incertitude politique et économique découragerait les acheteurs potentiels, ce qui se traduirait par une chute de la demande sur le marché immobilier. Les ménages hésiteraient à s’engager dans des projets d’achat importants tant que la situation politique reste instable. Cette prudence se reflèterait dans le nombre de transactions immobilières, qui a tendance à diminuer lors de périodes d’incertitude.
Les professionnels de l’immobilier rapportent une baisse significative des visites et des offres d’achat depuis l’annonce de la dissolution. Et préviennent que cette baisse de la demande peut avoir un effet domino sur l’ensemble du marché immobilier. Bien entendu, la raison de ces excès de pessimisme est simple : moins de transactions signifient moins de commissions pour les agents immobiliers, ce qui peut entraîner une réduction des activités et des revenus dans le secteur.
En réalité, quelques jours après la dissolution de l’assemblée nationale est une période trop courte pour en tirer des conclusions. Lorsque les professionnels de l’immobilier, notamment la FNAIM, appellent à des mesures immédiates, ils sont dans leur rôle et veulent répondre à leur situation difficile qui leur est propre. En effet, les professionnels de l’immobilier enregistrent un taux de défaillances et fermetures sans précédent. Cependant, la défaillance des agences immobilière est-elle un critère suffisamment important pour considérer que le marché immobilier est défaillant lui aussi dans sa globalité ?
Les derniers chiffres du secteur ne vont pas dans le sens de cette affirmation. Les constats et les prévisions restent inchangés :
- Les prix enregistrent une baisse de -3% en moyenne, avec la forte disparité entre les régions et entre les zones urbaines et les zones périurbaines.
- Le volume de transaction est toujours à environ 830 000 ventes sur 12 derniers mois glissants avec une prévision établie à environ 800 000 transactions immobilière d’ici fin 2024
Qu’il puisse y avoir un ralentissement momentané comme à chaque fois pendant une période électorale, c’est une chose. En conclure que le marché immobilier est en train de vivre un crash, c’en est une autre. La conséquence de ce type de discours hautement pessimistes qui ne retrouvent aucune base factuelle dans les données enregistrées peut créer une véritable peur et la distiller auprès des propriétaires vendeurs, mais aussi acheteurs, sans aucune véritable raison.
A ce stade, nous pouvons constater qu’il y a un ralentissement mais que le marché immobilier continue son ajustement et la recherche de l’équilibre. Les gens continuent à vendre et à acheter. Même si la prudence ainsi qu’une bonne préparation sont de mise, si vous avez un projet de vente, notamment s’il est impératif, il n’y a aucune véritable raison pour décaler votre projet ou penser que votre projet immobilier n’aboutira pas.
Attentisme des investisseurs
Les investisseurs immobiliers, qu’ils soient institutionnels ou individuels, préfèrent attendre une stabilisation politique avant de prendre des décisions. Cet attentisme ralentit les nouveaux projets immobiliers et affecte l’ensemble du secteur. Les projets de construction de nouveaux logements, de bureaux ou de commerces sont mis en suspens, en attendant des jours plus clairs. Et c’est une situation qui perdure depuis presque 24 mois.
L’incertitude politique entraîne une réévaluation des risques et des rendements attendus. Les investisseurs recherchent des marchés plus stables où le risque perçu est moindre. Cela peut entraîner un déplacement des capitaux comme c’est le cas depuis l’augmentation des taux d’intérêt qui a eu comme conséquence que ceux qui ont le plus profité des conditions favorables des prêts, abandonnent temporairement la pierre.
Conséquences pour les professionnels de l’immobilier
Les professionnels de l’immobilier, qu’il s’agisse d’agents, de promoteurs ou de gestionnaires de biens, sont directement affectés par les difficultés que traverse le secteur de l’immobilier. Ceux qui n’ont pas prévu l’éclatement de la bulle immobilière en 2022 et ont continué à considérer et espérer que le nombre de transactions ainsi que les prix allaient continuer leur hausse vertigineuse, sont aujourd’hui face à des sérieuses difficultés. La baisse des transactions réduit leurs revenus et complique leur activité quotidienne. D’ailleurs, le nombre de fermetures d’agences immobilières est en constante hausse depuis deux ans.
Les promoteurs immobiliers, quant à eux, voient leurs projets ralentis ou annulés. Les retards dans les nouvelles constructions peuvent entraîner des pertes financières importantes, notamment en raison des coûts fixes qui continuent de courir. De plus, l’attentisme des investisseurs complique le financement des nouveaux projets, augmentant le risque de défaillance pour les promoteurs. Les premiers plans sociaux ont touché une partie de promoteurs ainsi que des sociétés de construction. C’est un point réellement concret qui touche des milliers de salarié·es en France actuellement et qui attend une solution concrète et rapide. La solution dépendra directement de la nouvelle majorité au Parlement et cela sera l’un de ses premiers défis.
Il est important de rappeler que certains effets liés à l’incertitude politique actuelle sont de caractère temporel et pas forcement lié directement à la dissolution de l’Assemblée Nationale. Une fois la situation stabilisée, le marché immobilier pourrait retrouver son dynamisme, surtout si des réformes favorables sont mises en place par la nouvelle majorité parlementaire. En attendant, les propriétaires doivent agir avec prudence et rester informés des évolutions politiques et économiques pour mieux anticiper l’avenir de leurs projets immobiliers.
L’ambition de la construction de 200 000 logements publics par un pendant 5 ans aux normes écologiques les plus ambitieuses est une mesure qui va dans le bon sens. L’adoption d’une grande loi pour garantir le droit au logement effectif comprenant par exemple l’encadrement des loyers mais aussi du prix du foncier dans les zones tendues ou l’ouverture du prêt à taux zéro à tous les ménages primo-accédants sans distinction géographique ou selon typologie du bien visé, comme le propose le Nouveau Front Populaire, ouvrirait de nouvelles perspectives positives et ambitieuses pour le marché de l’immobilier et le secteur du logement.
Conclusion et perspectives : un avenir incertain mais porteur d’espoir
La dissolution de l’Assemblée Nationale a créé une période de turbulences pour le marché immobilier français, mais cette situation, bien que préoccupante, n’est pas sans espoir. L’issue de cette période d’instabilité dépendra en grande partie de la composition politique qui émergera des nouvelles élections législatives 2024. Cette incertitude ouvre également la porte à des réformes potentielles et à un renouveau politique qui pourraient bénéficier au marché immobilier à long terme.
L’espoir des programmes progressistes
Des programmes progressistes, tel que celui proposé par le Nouveau Front Populaire, pourraient instaurer des mesures favorables au marché immobilier.
Par exemple, des politiques visant à subventionner les prêts immobiliers pour les primo-accédants ou à offrir davantage d’aides pour la rénovation des logements pourraient dynamiser le marché. De plus, un engagement envers des pratiques de construction durable et des projets respectueux de l’environnement pourrait répondre aux préoccupations croissantes des consommateurs concernant l’impact écologique de l’immobilier. Sans compter le carnet de commandes des sociétés de construction qui n’auront d’autres choix que de se mettre au niveau des attentes écologiques et sociales et respecter et les droits des salarié·es et le code de construction.
Les risques des politiques libérales et d’extrême droite
À l’inverse, les politiques libérales ou, pire, d’extrême droite risquent d’accentuer les disparités et les difficultés actuelles. Les mesures de dérégulation, les réductions des aides sociales et les politiques favorisant les grandes entreprises immobilières pourraient créer un marché encore plus inégalitaire. Les acheteurs à faible revenu et les locataires pourraient se retrouver dans une situation encore plus précaire, exacerbant ainsi les tensions sociales. Ce qui, à mesure d’avancer dans le temps, nous amènera à de nouvelles vagues de déclassement en tirant toute la société vers le bas.
Les politiques d’austérité, souvent associées à ces courants politiques, pourraient également entraîner des coupes budgétaires dans les programmes de logement social et de rénovation urbaine. Cela pourrait non seulement freiner la croissance du marché immobilier, mais aussi aggraver la crise du logement dans son ensemble.
De même, laisser libre court à davantage de spéculations immobilières, qui avait pour l’effet d’approfondir la crise du logement, peut avoir des conséquences encore plus dévastatrices pour l’ensemble du secteur, à très long terme.
Et enfin, les politiques discriminatoires sont déjà présentes quand il s’agit de l’accès au logement. Il est question de les combattre et les éliminer et non les accentuer.
Une période de renouveau politique ?
Malgré les incertitudes actuelles, la dissolution de l’Assemblée Nationale ouvre la voie à un renouveau politique qui pourrait apporter des changements positifs. Les nouvelles élections permettront de clarifier le paysage politique et d’établir une majorité parlementaire capable de mettre en œuvre des réformes structurelles nécessaires. Les propriétaires doivent rester informés et vigilants, car les décisions politiques à venir auront un impact direct sur le marché immobilier et sur leur projet immobilier.
Les enseignements des tendances récentes du marché immobilier
En se basant sur les tendances récentes du marché immobilier, on peut tirer quelques enseignements pour anticiper l’avenir Comme nous l’avons précisé dans nos récentes analyses publiées sur le blog de Garage&Grenier, la baisse des prix immobiliers bien que relative continuera. Cependant, cette correction des prix pourrait rendre le marché plus accessible à de nouveaux acheteurs, sans pousser les propriétaires vendeurs à des baisses radicales, rééquilibrant ainsi l’offre et la demande.
De plus, les tendances des taux d’intérêt en 2024 indiquent une volatilité qui pourrait influencer les décisions d’achat. Une stabilisation des taux, encouragée par des politiques économiques cohérentes et orientées vers l’accessibilité et l’égalité, pourrait relancer la confiance.
Les perspectives positives
Malgré les défis, plusieurs facteurs laissent entrevoir des perspectives positives pour le marché immobilier. Les avancées technologiques, telles que la digitalisation des transactions immobilières et l’essor des proptechs, continuent de transformer le secteur, le rendant plus transparent et efficace. D’ailleurs, grâce à ces technologies et la clarification des processus immobiliers totalement démystifiés, la maîtrise de vente immobilière est plus que jamais à la portée de chaque propriétaire.
Les innovations dans les matériaux de construction et les techniques de construction durable offrent également de nouvelles opportunités pour répondre aux exigences écologiques et économiques du futur. Ces mêmes points couplés à des aides transparentes et claires pourraient ouvrir les portes à une rénovation du parc immobilier bien plus efficace que jusqu’à maintenant.
La dissolution de l’Assemblée Nationale crée une période de turbulences pour le marché immobilier, mais elle ouvre également la porte à des réformes potentielles et à un renouveau politique. Les propriétaires doivent rester informés et vigilants, tout en gardant à l’esprit que les solutions existent et que l’avenir peut encore réserver des surprises positives. En fin de compte, la capacité du marché immobilier à rebondir dépendra largement des politiques mises en œuvre par la nouvelle majorité parlementaire et de la manière dont ces politiques répondront aux besoins et aux attentes des citoyen·nes.
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