Le Logement s’invite dans la forte mobilisation contre l’extrême droite
- juin 16, 2024
- Envoyé par : Rédaction Garage&Grenier
- Catégorie: Actus économiques
Ce week-end des 15 et 16 juin 2024, la France a été le théâtre de nombreuses manifestations et mobilisations contre l’extrême droite à l’appel de l’intersyndicale et différentes associations. La mobilisation a été soutenue par le Nouveau Front Populaire, nouvelle alliance des partis progressistes, créé pour les élections législatives 2024 en France. A coté d’un rejet fort de l’extrême droite et de ces idées, cette mobilisation portait également des revendications sociales et l’accès au logement en faisait partie.
Des actions, regroupant plus de 650 000 personnes, se sont déroulées dans pratiquement toutes les villes du pays, notamment à Paris, où une grande manifestation est partie de la Place de la République en direction de la Place de la Nation. Au-delà d’un sursaut collectif contre une possible arrivée de l’extrême droite au pouvoir aux prochaines élections législatives, cette forte mobilisation a mis en avant le désir d’une justice sociale avec un ensemble de revendications. La question de l’accès au logement en fait partie.
Les citoyennes et citoyens préoccupé·es par la question du logement face à l’extrême droite
L’accès au logement, pour les propriétaires notamment accédants comme pour les locataires, continue de dominer les principales préoccupations des citoyennes et citoyens en France. Les principales inquiétudes des citoyen·nes tournent autour de la hausse des loyers et des prix de l’immobilier, la difficulté d’accéder à la propriété et à la location, le manque de logements sociaux, et les conditions de vie dans les HLM.
Ce week-end, alors que les rues de nombreuses villes françaises se remplissaient de manifestant·es dénonçant la montée de l’extrême droite, parmi les revendications, celle d’un accès au logement digne était bien présente. Les militant·es, syndicats et associations mais surtout toutes les personnes qui ont répondu présentes n’ont pas seulement protesté contre les dangers politiques que représentent l’extrême droite d’un côté et les politiques libérales de l’autre , mais ont également mis en avant des enjeux sociaux cruciaux, parmi lesquels le droit à l’accès au logement pour toutes et tous. Cette question devrait faire partie de celles débattues en vue des élections législatives 2024 en France.
Le résultat de l’élection européenne en France, un péril amené par l’extrême droite
Pour rappel, le dimanche 9 juin, l’élection européenne a été marquée par une forte abstention et le score élevé de l’extrême droite. Si cela a été un véritable choc pour beaucoup de personnes, le président Emmanuel Macron avait décidé d’en rajouter un en prononçant la dissolution de l’Assemblée Nationale et la convocation de nouvelles élections législatives 2024 en France, le 30 juin et le 7 juillet prochains.
A coté de la symbolique que représente ce score du Rassemblement National et autres composantes de l’extrême droite en France, c’est le Parlement Européen tout entier qui commence à pencher sérieusement à droite. Sur le sujet de l’immobilier et du logement, cette nouvelle composition du parlement européen pose de questions sérieuses et fait redouter la mise en place des politiques extrêmement libérales laissant trop de place à la spéculation.
Si un sentiment de dégoût mais aussi de peur a rempli nos foyers ce dimanche soir, les jours suivants ont été imprégnés d’espoir et d’appels à la mobilisation. Dès le lendemain, les premiers rassemblements contre l’extrême droite ont été organisés. Les partis progressistes ont acté leur union et la création d’un Nouveau Front Populaire, soutenu par une bonne partie de la société civile. Et l’intersyndicale, jointe par différents collectifs et organisations, a appelé à une grande mobilisation pour le week-end des 15 et 16 juin.
Les revendications citoyennes
La crise du logement bien implantée en France depuis plusieurs décennies a été renforcée par des difficultés du marché immobilier depuis 2023. Les françaises et français, locataires comme propriétaires notamment accédants, vivent une période à risques où “bien se loger” ou même simplement “se loger” devient de plus en plus difficile. La fin de 2024 promettait un peu d’optimisme mais la crise politique actuelle et la possibilité de se retrouver avec le Rassemblement National et d’autres composantes de l’extrême droite française au pouvoir change la donne.
Les manifestant·es ont souligné l’importance de garantir un accès équitable au logement. Ils ont dénoncé les politiques actuelles qui favorisent l’exclusion sociale et aggravent les inégalités. Les récentes attaques contre la Loi SRU mais aussi des projets tendant à s’attaquer à la Loi Littoral, ou les règles de constructions, en sont la preuve .
“Vive les HLM”, un collectif mené par plusieurs syndicats et organisations dont la Confédération Nationale du Logement, la Fondation Abée Pierre, Solidaires, la CFDT, la CGT et bien d’autres , a appelé les habitant·es “à manifester massivement ce week-end et à s’engager partout dans le pays afin de se donner, demain, une perspective de progrès social et sociétale.”
Le collectif réclame des mesures urgentes pour augmenter le nombre de logements sociaux et améliorer les conditions de vie dans les HLM existants et dans le parc intégral :
– Relancer la production de logements sociaux,
– Mettre fin à la Réduction de loyer de solidarité qui affaiblit le modèle HLM, rétablir des aides à la pierre,
– Renforcer la loi SRU et ses sanctions,
– Réguler le foncier, l’immobilier et les loyers,
– Mettre en oeuvre le droit au logement pour tou·te·s : arrêt des expulsions, respect du droit à l’hébergement stable, de la loi DALO, et de toutes les lois qui protègent les locataires et les mal-logés.
– Abroger la loi Kasbarian 1
Un front commun pour la justice sociale
Les rassemblements ont été marqués par une solidarité impressionnante entre différentes organisations. Les syndicats, collectifs, organisations, associations ont réuni leurs forces pour défendre non seulement les valeurs démocratiques contre le péril que représente le Rassemblement National et autres composantes de l’extrême droite française, mais aussi des droits sociaux essentiels, comme l’accès au logement.
Cette mobilisation illustre une prise de conscience collective : la lutte contre l’extrême droite ne peut être dissociée de la lutte pour des conditions de vie dignes pour toutes et tous.
Nous reviendrons sur les revendications de la société civile d’un côté et, de l’autre, sur des programmes pour les élections législatives 2024 qui auront lieu le 30 juin et le 7 juillet prochains.
Maintenir la pression pour un véritable progrès sur la question du logement et de l’immobilier
Le logement doit s’imposer comme l’une des thématiques centrales des mobilisations, rappelant que les questions sociales sont indissociables des enjeux politiques. Alors que les manifestations se poursuivent, il est crucial pour les habitant·es et les acteurs et actrices du secteur de logement de maintenir la pression pour obtenir des changements concrets et durables dans les politiques de logement et de l’immobilier en France. Cela passe par un vote progressiste et contre l’extrême droite aux élections législatives 2024 en France le 30 juin et le 7 juillet prochain mais aussi par les mobilisations avant et après celles-ci.