La semaine de quatre jours : 4 fois plus de raisons pour absolument parler de l’immobilier aussi

Un changement révolutionnaire à l’horizon ? La semaine de quatre jours fait parler d’elle. De plus en plus discutée dans le monde du travail, cette nouvelle organisation attire l’attention des salarié·es, des syndicats, des entreprises, et des gouvernements.

L’idée est simple : aller vers une semaine de 4 jours travaillés au lieu de 5 actuellement. Mais cette simplicité apparente cache des enjeux complexes pour le monde du travail mais aussi pour l’immobilier. Et c’est à travers ce prisme là que l’on souhaite amorcer l’analyse de ce sujet et des évolutions qui puissent en découler.

En France, plusieurs entreprises se sont déjà lancées dans l’expérimentation de la semaine à 4 jours. Des pionnières comme LDLC ont adopté cette organisation dès 2021, en réduisant la semaine de 35 à 32 heures pour un salaire équivalent​. Un test national a été même souhaité par le précédent gouvernement dès le mois de janvier 2024, inspiré par des expériences internationales, notamment en Allemagne où des résultats concluants montrent une amélioration du bien-être des salarié·es et une augmentation de la productivité​. Ces initiatives, bien qu’encourageantes, suscitent encore des débats et des questionnements qui doivent dépasser les seuls lieux de travail.

Alors que les discussions se concentrent souvent sur le monde du travail, une question essentielle émerge : quel impact une telle transformation pourrait-elle avoir sur nos modes de vie, et plus précisément sur le secteur immobilier ? Si la réduction du temps de travail a déjà modifié les habitudes des Français avec l’instauration des 35 heures, et que le télétravail a redessiné les priorités immobilières, la semaine de 4 jours pourrait bien redéfinir à nouveau nos façons d’habiter et de choisir nos lieux de vie.

I. La semaine de quatre jours : un modèle qui gagne du terrain et suscite des débats

Les faits et chiffres clés

La semaine de 4 jours progresse, mais encore lentement. En France, seuls 5 % des entreprises avaient adopté cette organisation en 2022​. Toutefois, la tendance est à la hausse : au 1er mai 2024, pas moins de 147 accords d’entreprise prévoyaient cette répartition du temps de travail sur moins de cinq jours​. L’intérêt pour ce modèle, bien qu’encore limité, grandit progressivement au fil des expérimentations menées en France, même dans le secteur public, comme à l’étranger.

À l’international, l’Allemagne fait figure de modèle avec son test grandeur nature réalisé sur six mois dans 45 entreprises. Le résultat ? 73 % des sociétés ayant expérimenté la semaine de quatre jours ont décidé de l’adopter définitivement​. Les salariés y ont constaté une amélioration de leur bien-être, un gain de productivité, ainsi qu’une réduction notable du stress. Ces données ont de quoi séduire, d’autant que même les entreprises ayant réduit le temps de travail n’ont observé aucune baisse de performance, bien au contraire.

Rapport parlementaire sur la semaine de 4 jours : une approche mesurée

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En France, un rapport parlementaire tout frais présenté le 16 octobre 2024 aborde la question de la semaine de quatre jours. Bien que les conclusions soient globalement favorables, elles restent prudentes, comme l’indique Stéphane Viry, député LIOT et rapporteur de la mission. L’une des principales limites de ce rapport réside dans le manque de données statistiques fiables concernant l’adoption de ce mode de travail, que ce soit avec ou sans réduction du temps de travail.

Selon le rapport, peu d’entreprises ont adopté la semaine de quatre jours, et celles qui l’ont fait semblent rarement revenir à une organisation classique de cinq jours. En 2023, le nombre d’accords d’entreprise sur ce sujet variait entre 71 et 150, ce qui souligne la lenteur du déploiement de cette pratique. Pour comprendre les enjeux liés à cette organisation, la mission parlementaire a mené des auditions auprès d’une dizaine d’entreprises, de médecins du travail, de sociologues et de représentants des syndicats et du patronat. Elle a également examiné des expériences étrangères.

L’un des enseignements clés de cette mission est que la semaine de 4 jours n’est ni une solution miracle, ni une fausse bonne idée. Dans certains cas, elle a prouvé son efficacité en améliorant la qualité de vie des salariés. Les témoignages soulignent une augmentation de l’engagement au travail, une réduction du stress et un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, le tout sans nuire à la compétitivité des entreprises. De plus, aucune des entreprises ayant adopté cette approche n’a constaté une baisse de la productivité, qui reste stable, voire en hausse, et ces entreprises semblent mieux réussir à attirer et fidéliser leurs employé·es.

Cependant, le rapport met en lumière plusieurs points négatifs. Le manque d’évaluation des impacts sur la santé d’une semaine compressée en quatre jours pose question. L’allongement des journées de travail pourrait entraîner une fatigue accrue, des problèmes de santé, et même une augmentation des accidents du travail. Des enjeux logistiques, tels que la garde d’enfants pour les familles monoparentales lorsque la semaine de 4 jours suppose les journées de travail plus longues, méritent également d’être pris en compte.

En conclusion, bien que la mission parlementaire reconnaisse le potentiel de la semaine de quatre jours pour transformer le monde du travail, elle estime qu’il est prématuré de légiférer sur le sujet. Cette nouvelle organisation du travail devrait être le fruit de négociations au sein des entreprises, impliquant toutes les parties prenantes. Stéphane Viry appelle donc les branches professionnelles à s’emparer de cette question cruciale pour l’avenir du travail en France.

Les principales organisations syndicales travaillent depuis des années sur ces sujets et sauront être force de propositions. Sous condition que l’on les écoute réellement et que l’on définit clairement de quoi en parle : une semaine DE 4 jours ou une semaine EN 4 jours.

Les avantages et inconvénients

Du côté des avantages, la semaine de quatre jours semble offrir une meilleure conciliation entre la vie privée et la vie professionnelle, un critère de plus en plus recherché, notamment par les jeunes actifs et les familles. Ce modèle permet aussi aux employeurs de renforcer l’attractivité de leur entreprise, tout en bénéficiant d’une hausse de productivité. Les salarié·es, en ayant plus de temps pour eux, sont moins stressé·es et plus motivé·es.

Cependant, tout n’est pas rose, surtout au mois d’octobre. L’allongement des journées de travail peut entraîner de la fatigue, voire des problèmes de santé liés à une charge mentale accrue. Les familles, notamment monoparentales, doivent également faire face à des défis de garde d’enfants et augmentations des charges, puisque les horaires plus longs ne sont pas toujours compatibles avec les structures d’accueil traditionnelles. Lors qu’on sait que 86% de familles monoparentales sont des femmes avec des enfants, occupant les postes les plus précaires, les moins biens payés et faisant constamment face à la précarité financière, alimentaire et énergétique, c’est encore une problématique qui risque de fragiliser les plus précaires, s’il n’y a aucune anticipation et prise en compte de ces situations.

Enfin, cette organisation alourdit la gestion managériale, avec une pression accrue pour optimiser les processus​. Et des managers maltraités par leur Direction deviennent maltraitants à leur tours envers les salarié·es.

Une organisation flexible mais encore débattue

Malgré ses promesses, la semaine de quatre jours divise encore les experts et les politiques. Faut-il légiférer pour généraliser ce modèle à l’ensemble des entreprises, ou laisser à chaque secteur le soin de décider ? C’est précisément la question qui agite les débats en France. Par exemple, le rapport parlementaire du 16 octobre 2024 recommande de ne pas imposer cette organisation de manière rigide, mais plutôt de la négocier au cas par cas dans les entreprises​. Cette flexibilité apparaîtrait nécessaire pour tenir compte des particularités des différents secteurs, mais elle freine également une adoption massive de cette pratique. Or, l’immobilisme n’est pas la réponse à une véritable attente.

II. Les changements dans le travail et leurs répercussions sur l’immobilier

Un parallèle avec la mise en plus des 35 heures

Le lien entre le monde du travail, et notamment le temps de travail hebdomadaire et les habitudes de la population n’est plus à prouver depuis plus d’un siècle. Les transformations du monde du travail influencent souvent nos choix de vie, et notamment nos préférences immobilières. La loi des 35 heures, instaurée au début des années 2000, a marqué une étape importante supplémentaire dans cette évolution. En réduisant le temps de travail hebdomadaire, cette loi a permis à de nombreux salariés de repenser leur organisation quotidienne.

Avec moins de temps passé au bureau, beaucoup ont cherché à améliorer leur qualité de vie en déménageant vers des zones périurbaines, où les prix de l’immobilier étaient plus abordables et les logements plus spacieux. Ce phénomène a accéléré la périurbanisation et renforcé l’attrait pour les communes proches des grandes villes, tout en diminuant le besoin de vivre à proximité immédiate de son lieu de travail.

Cette évolution a également eu un impact incontestable sur les prix de l’immobilier, bien qu’elle n’en soit pas la seule raison. En effet c’est bien au début des années 2000 que l’on a eu un boom des créations de lotissements et que l’on a assisté à une forte hausse des prix, en ville comme dans les secteurs périurbains. Au moins jusqu’à la crise financière de 2009 puis 2012 lui donne un coup d’arrêt temporaire.

Le télétravail et les changements sur le marché immobilier

Plus récemment, le télétravail a bouleversé encore davantage les tendances immobilières. La crise sanitaire de 2020 a servi de catalyseur à une adoption massive du travail à distance, modifiant ainsi les critères de choix des acheteurs immobiliers.

De plus en plus de familles et d’actifs cherchent désormais des logements avec un bureau dédié, parfois plus éloignés des centres urbains, privilégiant l’espace, le confort et un cadre de vie plus calme. La demande s’est ainsi orientée vers des maisons plus grandes, souvent situées en périphérie ou en milieu rural, où l’immobilier est plus accessible et le cadre plus propice à un équilibre entre vie professionnelle et personnelle.

De nouveau, cette demande, couplée à des taux d’intérêt anormalement et historiquement bas, a été accompagnée par une forte hausse des prix de l’immobilier.

Quoiqu’il en soit, cette nouvelle dynamique a redéfini le marché, et les agents immobiliers ont rapidement dû s’adapter (ou non) pour répondre à ces nouvelles attentes. Si la crise sanitaire et le boom de télétravail étaient arrivé soudainement, cette fois ci, les changements peuvent être anticipés ainsi que des conséquences négatives de ceux-ci.

La semaine de quatre jours : un changement similaire en préparation ?

La semaine de quatre jours pourrait bien s’inscrire dans la continuité de ces révolutions du travail, en apportant elle aussi son lot de changements dans les habitudes de vie. Avec moins de jours de travail à passer en entreprise, on pourrait assister à une réorganisation des rythmes de vie.

Les salariés seraient en effet moins contraints par le besoin d’être quotidiennement présents en ville, ce qui encouragerait la recherche d’une plus grande flexibilité dans la gestion des jours de repos. Ces nouveaux rythmes pourraient ainsi influencer les choix immobiliers, en accentuant encore l’envie de s’éloigner des centres urbains denses, bruyants et coûteux pour les uns. Ou bien de s’en rapprocher pour d’autres.

En conséquence, s’il est peu probable, en raison de la fiscalité, qu’on assiste à une augmentation de la demande pour des résidences secondaires comme c’était le cas au début des années 2000 et plus récemment dans la période post Covid, il est, par contre, tout à fait plausible que la recherche des maisons plus grandes à la campagne monte d’un cran.

Dans l’esprit de la plupart des familles, c’est là où elles pourraient profiter de leurs jours de repos dans un cadre agréable, tout en conservant la possibilité de revenir en ville les jours de travail. La semaine de quatre jours, tout comme le télétravail, pourrait également favoriser les déménagements en périphérie, dans les villes moyennes plus éloignés ou même provoquer un nouvel engouement pour les zones rurales. Mais seront-elles prêtes à les accueillir, en termes d’infrastructures, services et commerces ? C’est une question supplémentaire qui mériterait une réponse.

Ces zones offrent généralement plus d’espace pour un prix plus abordable en comparaison à des biens immobiliers similaires en ville, tout en permettant aux familles de bénéficier d’un cadre de vie plus détendu, à priori. Les familles avec enfants pourraient privilégier ces zones, à condition d’y trouver des logements plus grands et des services locaux de qualité, comme les écoles ou les services. Les dernières enquêtes sur les intentions d’achats immobiliers le confirment.

Impact environnemental et écologique sur le logement

Un des aspects sous-estimés mais essentiels de la semaine de quatre jours concerne son impact environnemental. Avec des jours de travail concentrés sur une période plus courte, les trajets domicile-travail pourraient être réduits, ce qui diminuerait la consommation de carburant et les émissions de gaz à effet de serre. Moins de déplacements quotidiens signifie moins de congestion urbaine et une pression moindre sur les transports publics et les infrastructures routières. Cette évolution pourrait contribuer à une réduction de l’empreinte carbone liée aux déplacements, tout en améliorant la qualité de vie des citadins.

Cependant, cette tendance à l’éloignement vers les zones périurbaines et rurales soulève également des questions quant à l’aménagement du territoire. Une hausse de la demande immobilière dans ces zones pourrait exercer une pression sur les espaces naturels et agricoles, soulevant ainsi des défis en matière de durabilité écologique.

Comment concilier l’activité agricole, laquelle est, en France, une forte consommatrice des pesticides et autres produits phytosanitaires dangereux pour la santé, avec l’augmentation de la population des résident·es? Et comment concilier l’attrait croissant pour ces zones avec la préservation des paysages et des écosystèmes ? Les urbanistes et les collectivités locales, ensemble avec la population locale, devront probablement repenser leurs stratégies d’aménagement pour accompagner cette transition tout en veillant à protéger l’environnement.

La semaine de quatre jours, bien que d’abord perçue comme une simple réorganisation du temps de travail, pourrait donc avoir des répercussions profondes sur le marché immobilier, en accentuant les tendances observées avec les 35 heures et le télétravail. Ces changements nous invitent à repenser la manière dont nous habitons nos territoires, à la fois pour optimiser notre bien-être et pour répondre aux défis écologiques actuels.

III. Quel avenir pour l’immobilier avec la semaine de quatre jours ?

Une nouvelle opportunité pour le portefeuille des investisseurs ?

L’adoption progressive de la semaine de quatre jours pourrait bien créer un nouveau paradigme pour le secteur immobilier. Ce modèle ouvre la voie à des opportunités inespérées de développement immobilier, particulièrement en dehors des grandes métropoles. Avec des rythmes de travail plus souples et des besoins de mobilité réduits, les actifs auront la liberté de réorganiser leurs vies autour de ces nouveaux temps de repos. Pour les investisseurs et promoteurs, cela signifie qu’il sera stratégique de s’adapter à ces nouvelles habitudes de vie.

Nous le disons mais nous savons aussi que, historiquement nous avons vécu des situations et évolutions similaires et cela ne s’est jamais produit. Pourquoi ? Tout simplement, la financiarisation du secteur immobilier a fait en sorte que le logement devienne un simple produit financier. On l’imagine comme tel, on le produit comme tel, on le place sur le marché comme tel.

Or, la majorité de la population ne cherche pas un produit financier, elle cherche un logement, simplement. Même si la promotion immobilière s’attaque à ce chantier, cela sera seulement sous condition que ce dernier répond à sa recherche des marges et du profit et avec un coup de pouce des caisses de l’Etat. C’est une mission impossible. Le secteur privé n’est donc pas en capacité de répondre à ces besoins. Son modèle économique n’est simplement pas compatible avec les enjeux et les défis qui nous attendent. Il est même largement dépassé.

La transformation du secteur du Logement, et de l’immobilier moderne, ne peut plus fonctionner de sorte. Et la crise du Logement, de plus en plus profonde, le prouve. Les attentes actuelles et les évolutions à venir appellent à repenser totalement la manière dont l’espace, le déplacement et le logement sont conçus. Et cela vaut pour les villes autant que les zones rurales.

En réalité, la promotion immobilière est un grand malade sous les appareils par lesquels les politiques libérales lui injectaient des milliards pompés dans les caisses de l’Etat. Il aurait suffit d’une simple annonce de la fin des dispositifs de défiscalisation, comme le Pinel, et une remontée de taux d’intérêt pour que le secteur tout entier se retrouve sérieusement en agonie.

En espace de quelques mois on ne compte plus de dépôts de bilan, de liquidations, de redressements, de plans sociaux… L’élargissement du dispositif de PTZ à tous les territoires sous conditions d’achat d’un logement neuf prévu par le gouvernement Barnier pourrait lui accorder quelques années de plus. Cependant, la promotion, telle que l’on la connait, est appelée à disparaitre et c’est irrévocable.

Un moratoire urgent pour repenser les espaces, notamment urbains

La généralisation de la semaine de quatre jours pourrait aussi inciter à repenser l’aménagement des villes . Alors que de plus en plus d’actifs sont attirés par les zones périurbaines et rurales, les villes doivent se réinventer pour assurer le bien-être de ses populations et pour maintenir leur attractivité. Elles devront offrir des espaces plus flexibles, capables de s’adapter aux nouveaux rythmes de vie et de travail. Cela passe avant tout par la prise en compte des attentes des quartiers populaires et par une amélioration notable et urgente de leur situation. Ensuite par une réorganisation des villes dans leur ensemble.

Enfin, les propositions pertinentes quant aux nouveaux moyens d’habiter, de construire et d’occuper l’espace et de se déplacer existent et il faut les envisager. Par exemple, la surélévation pour aller chercher de l’espace en hauteur plutôt qu’envahir toujours davantage les sols. Ou bien les zones mixtes, combinant logements, bureaux et commerces de proximité, mériteraient une analyse approfondie.

Ces nouveaux espaces doivent aussi être plus connectés, non seulement au niveau des infrastructures numériques (comme la fibre optique pour faciliter le télétravail par exemple), mais aussi des réseaux de transport en commun modernes et accessibles, pour permettre aux habitant·es de se déplacer facilement entre leur lieu de vie, leur travail et leurs loisirs.

Les villes qui sauront proposer des logements adéquats et en nombre suffisant, créer des espaces verts, favoriser une mobilité douce (vélos, transports les plus écologiques possibles), et offrir une qualité de vie supérieure seront celles qui réussiront à attirer et retenir les travailleuses et travailleurs de demain.

Anticiper les besoins des familles et des jeunes actif·ves

Avec l’essor de la semaine de 4 jours, de nombreux jeunes actifs et familles chercheront à profiter de cette flexibilité pour améliorer leur cadre de vie, sous condition que leur portefeuille le permette. Les zones résidentielles en périphérie des grandes villes, voire dans des villes moyennes et villages bien plus éloignés, pourraient devenir des cibles privilégiées des primo comme secundo accédants.

Ces profils cherchent à trouver un équilibre entre la tranquillité offerte par des zones plus vertes et la proximité avec les centres d’emploi. Loin des embouteillages quotidiens et du stress urbain, ces nouvelles résidences pourraient répondre à un besoin croissant de stabilité et de bien-être, tout en offrant une connexion facile aux centres-villes et autres zones d’activité pour les jours de travail.

Sur les ruines de l’ancienne “promotion immobilière” pousseront des nouveaux bâtisseur·euses. C’est indispensable. Pour elles/eux, cela signifie que les logements devront être adaptés à ces nouvelles attentes, mais aussi aux budgets. Les maisons ou appartements devront offrir plus d’espaces extérieurs, comme des jardins ou terrasses, personnels ou collectifs, pour répondre à cette quête de verdure et de nature. Bref, décloitrer enfin les espaces au lieu de construire les murs.

Des services locaux devront être disponibles à proximité, incluant des écoles, des services de garde d’enfants, des commerces de proximité, ainsi que des installations sportives ou culturelles. Enfin, les infrastructures devront suivre ces nouveaux rythmes de vie plus flexibles : les lotissements et quartiers résidentiels devront être pensés pour favoriser les déplacements doux et le travail à distance, peut-être avec des solutions de coworking ou des espaces communs intégrés dans les résidences.

En clair, l’arrivée de la semaine de quatre jours pourrait non seulement redéfinir les attentes des travailleuses et travailleurs en termes de rythme de vie, mais aussi provoquer une véritable mutation du monde du travail comme du secteur immobilier.

Réinventer l’immobilier pour faire face aux mutations inévitables

La semaine de quatre jours ne représente pas seulement une réorganisation du temps de travail, mais bien une révolution potentielle du mode de vie. En permettant aux salarié·es de mieux équilibrer leurs vies personnelle et professionnelle, elle redessine les contours de nos priorités quotidiennes.

Ce changement pourrait ainsi entraîner une transformation des habitudes de consommation immobilière, avec une demande accrue pour des logements en périphérie ou dans des zones rurales, offrant plus d’espace, de confort et de qualité de vie.

Ce bouleversement implique également des opportunités considérables pour le marché immobilier. Comme les précédentes réformes du travail — des 35 heures à l’essor du télétravail — la semaine de quatre jours encourage les ménages à repenser leur lieu de vie. Les zones périurbaines et les villes moyennes pourraient devenir des pôles d’attraction encore plus importants, tandis que les villes devront adapter leurs infrastructures et services pour retenir les travailleurs·euses qui y passent moins de temps. Et ce n’est pas certain qu’un nouveau centre commercial y change quoique ce soit.

Alors que l’évolution du monde du travail semble inévitable, c’est le moment pour les acteurs de l’immobilier et du Logement de réfléchir à ce nouvel équilibre entre travail, temps libre et habitation. On doit anticiper ces changements et adapter les projets pour répondre aux besoins et attentes, actuels et à venir.

Cette mutation, loin d’être une simple tendance passagère, pourrait être le signe d’une transformation durable des attentes et des comportements des futur·es candidat·es à l’acquisition ou à la location. Réinventer l’immobilier pour l’adapter à ces nouveaux modes de vie mais aussi aux enjeux et défis sociaux et écologiques devient ainsi une priorité pour le secteur.

Nous continuerons nos contributions sur le sujet et nous vous invitons à partager votre avis et vos témoignages en commentaire.


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Auteur : Arland Mehmetaj
Professionnel de l'immobilier depuis plus de 20 ans, j'interviens comme consultant au sein de Garage&Grenier dont je suis co-fondateur. Je rédige également les éditos et les analyses concernant le secteur de l'immobilier pour le blog du site ainsi que pour d'autres plateformes.

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